Périple irlandais (3)

Jour 5
Au moment de quitter le Connemara pour le Burren, une évidence s'impose : Poussin a envie de jouer. Même les visites un peu ludiques de la veille (notamment l'ancienne mine d'argent avec atelier d'orpaillage) n'ont pas suffi à lui donner l'impression que ce voyage était amusant.
Nous voilà donc faisant un détour par Athenry, petite ville proche de Galway, au milieu d'un trafic automobile rendu particulièrement dense par les courses de chevaux.
Parce qu'Athenry, outre une collection de vestiges médiévaux assez impressionnante, c'est aussi ça :


Athenry Heritage Centre
Admirons déjà l'audace architecturale : l'église du dix-neuvième siècle qui abrite le musée est construite dans les ruines d'une église plus grande détruite par les troupes cromwelliennes en 1652. L'effet est assez saisissant, quoique moins spectaculaire qu'à Saint-Martin-de-Ré, par exemple.
Mais ce qui intéresse Poussin, et nous aussi par la même occasion, c'est que dans cet ancien lieu de culte, pour 5 euros par personne, on a droit à une initiation au tir à l'arc, à une visite guidée comprenant résumé de l'histoire de la ville et prêt d'un costume médiéval, à une explication sur les méthodes de torture dont disposaient les bourreaux, ainsi qu'à une séance de maquillage pour les enfants.
Royal.

Pendant que Poussin finit de se défouler à l'aire de jeux la plus proche, j'en profite pour me glisser dans les jardins du prieuré d'Athenry, situé juste en face.

Vous espériez que les soldats de Cromwell se contenteraient de l'église ?

On touche ici à un point typique de l'Irlande : à quelques rares exceptions près (on en verra une dans la suite du périple), tout ce qui est médiéval, surtout les lieux de culte, est en ruine. Et en général, la mise à sac date des années 1650. Mais pas toujours, l'histoire du pays étant marquée par de nombreuses guerres dans lesquelles la religion a souvent joué un rôle.
C'est ce qui nous donne des visions assez surréalistes comme des demi-tours, dont il reste un mur et demi, mais sur quatre étages de haut. Ou des églises décapitées qui se dressent comme des suppliques vers le ciel, jamais restaurées ni reconstruites, mais au pied desquelles ont a continué à enterrer les morts puisque la terre était toujours consacrée.

Après toutes ces émotions, il est temps de contourner les embouteillages de Galway et d'entrer dans le Burren, aussi sauvage que le Connemara mais dans un tout autre genre.


La baie de Galway vue depuis un col du Burren.

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