L'Autobus de Minuit



Attention nostalgie.
Ce livre nous parle de Paris, mais d'un Paris déjà à moitié et bientôt totalement révolu, d'un Paris où l'on paie en francs et où l'on prend le bus PC (d'ores et déjà remplacé par le T3 sur une partie de sa longueur, et qui le sera, à terme, sur l'ensemble de la petite ceinture).
Cela dit, il nous parle aussi de choses tout à fait intemporelles, de deux jeunes qui s'aiment et d'une malédiction qu'il faut combattre. Rien que pour ça, dans cinquante ans, un "tram de minuit" pourrait tout à fait se concevoir.

Caro aime Jeannot et Jeannot aime Caro. Leurs vies à tous les deux ne sont pas faciles, mais ils espèrent très fort que dans deux mois, quand Caro aura dix-huit ans, ils auront droit à des lendemains qui chantent.
C'était compter sans l'Autobus de Minuit.
Cette chose noire venue d'un ailleurs incertain, qui prend la forme approximative d'un bus et appelle à elle les égarés, vient les séparer. Voilà Jeannot lancé dans une course-poursuite avec le monstre, lui-même à la recherche d'un complice humain qui pourrait bien être ce Jean-Édouard ivre d'argent, de sexe et de cocaïne qui arpente Paris la nuit à la recherche de pauvres à tuer. Quant à ce type en manteau bleu tout droit sorti d'un manga, on se demande bien pour qui il roule.

L'histoire est prenante, l'ambiance sombre et mystérieuse, Patrick Eris a un passé de motard parisien et ça se sent. Mais ça reste un tout petit roman, et l'intrigue se déroule de façon finalement assez linéaire vers un dénouement qui tue sa mère sur le pont de Bercy, mais qui vient peut-être un peu trop vite.
Bref, pour une lecture courte, une immersion totale et pas de prise de tête, un bon investissement.

Il y a une paire de coquilles dans la maquette, mais vraiment rien de bien grave. On a vu pire ailleurs.

The legend continues.



L'Autobus de Minuit, de Patrick Eris
Éditions Malpertuis
13 euros sur les bons Salons du Livre


P.S : Petit drame personnel.

Une scène particulièrement forte du roman est rythmée par une sono qui crache Lolita nie en bloc de Noir Désir, et en particulier le célèbre vers "Un ange passe".
Or, dans un esprit tordu comme le mien, de même que "Je mets les pieds où je veux" appelle "et c'est souvent dans la gueule", de même que "Excusez mes amis" appelle "ils se croient vraiment tout permis"...
... "Un ange passe" appelle : "C'est Kaziel qui revient des toilettes".

Allez visualiser un moment dramatique avec un bruit de chasse d'eau dans la tête.
Trop de Sylvain Chambon tue le Patrick Eris.

Commentaires

  1. "Il y a une paire de coquilles"...
    ...Je vous laisse imaginer ce qu'on peut lire quand on va trop vite ... :p

    RépondreSupprimer
  2. Tout à fais d'accord avec Arkadin , surtout que c'est renforcer par l'illustration du second roman. ^^

    RépondreSupprimer
  3. Vous êtes de grands malades. :-D

    RépondreSupprimer
  4. Genre t'y a pas pensé toi même XD

    Bon en tout les cas il va falloir acheter ça très vite.

    RépondreSupprimer
  5. Ça me rappelle une anecdote (dont je n'ai pas cherché à vérifier l'authenticité). Juste avant de partir à la retraite, le correcteur d'un journal a pondu un article intitulé "les N plus grandes coquilles" (je ne connais plus la valeur de N).

    A l'imprimerie, ils ont trouvé malin de supprimer le Q.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire