NaNo extrait 2009.1

Alors, comment dire ? Ça avance. Ça avance bien.
Si l'on en croit ma fiche d'auteur, j'en suis actuellement à 16718 mots. Mon but avoué est d'arriver à 25000, soit la moitié du défi, d'ici à vendredi soir, et si je continue sur ma lancée, j'en suis tout à fait capable. Comme je ne suis pas là pour écrire ce week-end, il faut bien que je prenne de l'avance.
L'histoire, quant à elle, sera plus longue que le défi. Je ne saurais dire de combien, mais à ce stade de l'écriture, il me semble évident que je n'aurai pas tout bouclé en 50000 mots. Et si je me débrouille bien, il me restera encore un gros morceau de mois de novembre pour terminer.

Puisque je fais tourner les extraits, voici ceux que je retire de ma fiche.
D'après ce que j'ai compris, j'ai des premiers jets très propres par rapport à d'autres...

La jeune fille descendit l’escalier quelques secondes avant la fin de son ultimatum. Sa fine silhouette d’Eurasienne se perdait dans les multiples volants d’une jupette évasée, peinait à donner du relief à un corset brodé, et culminait dans une queue de cheval noire et lisse sous un chapeau miniature orné d’un gros nœud à rayures mauves. Elle n’avait pas eu le temps de renforcer sa pâleur par une couche de fond de teint, mais avait cerné ses yeux d’un trait charbonneux qui mettait en valeur leur légère bride. Si en temps normal, il fallait un regard acéré pour voir qu’elle avait un grand-père chinois, dans cette tenue, elle avait l’air de sortir tout droit de la gare de Shibuya.
Chine, Japon. Originaire de la première, Jasmine était fascinée par le second. Jaden sentait qu’il y avait quelque chose d’un peu paradoxal là-dedans, mais après tout, il y avait bien des Anglais passionnés de culture irlandaise.
Et puis de toute façon, ce soir, il l’emmenait dans un restaurant vietnamien.

***

« Bonjour Hubert ! » fit une voix joyeuse.
Une femme en blouse blanche, d’une quarantaine d’années, les cheveux bruns retenus en chignon lâche sur sa nuque, passa en laissant dans son sillage un parfum de réglisse.
« Bonjour Pélagie, » répondit le jeune homme.
Un léger sourire aux lèvres, la femme consulta la liste accrochée au mur et se dirigea vers le tiroir où Arnaud dormait dans les bras, non pas de Morphée, mais de Thanatos.
« C’est le docteur Lalloz, expliqua Léger. Elle va s’occuper de l’autopsie de votre frère. Une fois qu’elle aura déterminé les causes de la mort, vous pourrez récupérer le corps.
— Vous voulez dire qu’elle va… ouvrir Arnaud ? »
Penchée sur le corps, Pélagie Lalloz souleva une paupière et éclaira l’œil mort avec une petite lampe.
« J’y suis obligée, mademoiselle, dit-elle en rempochant l’objet. Mais ça devrait aller vite : avec tous les indices qu’on a, s’il n’est pas mort par strangulation, c’est qu’il y a un truc. Revenez en fin de matinée, je devrais avoir fini. »
Sans avoir l’air de s’émouvoir du sort du garçon, elle alla chercher un brancard un peu plus loin.

Oriella en profita pour lancer un dernier regard à son frère. Elle sentait au fond d’elle comme une envie de le défendre, d’empêcher cette légiste à la réglisse de lui enfoncer son scalpel dans la peau.
« Pourquoi lui ? demanda-t-elle. On s’est parlé hier soir au téléphone, il allait donner un coup de main à notre tante Denise… Pourquoi est-ce qu’il a été tué ?
— Nous n’en savons rien, dit doucement Hubert Léger. Venez avec moi, maintenant. Ça ne sert à rien de rester ici. »
La jeune femme hocha la tête. Elle allait quitter les lieux quand, derrière elle, le docteur Lalloz pouffa :
« Voir Denise et mourir ! »
Dans la liste des choses à ne pas dire en sa présence, ce calembour se posait là. Oriella serra les poings et se rua sur la légiste

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