NaNo 2010 (3)

En dépit d'un ralentissement de mon activité (générale et scripturale) dû à un méchant virus, on continue à faire tourner les extraits !

Une file joyeuse de bambins en pantalon rouge avança, faussement sage, avant de s’égailler en hurlant dès le premier pied posé dans la cour. Lorsque le flux commença à se tarir, Véronique accorda un laissez-passer aux élèves qui portaient des tresses. Essentiellement des filles, mais pas seulement. Axel faisait mine de vérifier soigneusement l’état des têtes, provoquant moult gloussements chez les enfants, quand son téléphone mobile sonna dans sa poche. Il y jeta un coup d’œil rapide, reconnut le numéro et décida de ne pas répondre. Cet appel n’était sûrement pas assez urgent pour justifier d’interrompre son travail.
Une fois que tous les élèves furent sortis et que la cantine resta aux mains du personnel de service, le jeune homme consulta sa responsable du regard. Celle-ci lui répondit par un signe de tête. Axel s’enferma donc dans une salle, au calme, pour rappeler son interlocuteur.

Plus d’une fois, Capucine crut qu’elle allait vomir en cours de route. Célia conduisait à fond de train, manquant plusieurs fois d’entrer en collision avec un autre véhicule, ne ralentissant que lors des traversées de villages. À côté d’elle, Claudio scrutait tous les conducteurs, et annonçait religieusement chaque minute gagnée sur l’horaire d’arrivée prévu. Dans un monde parfait, le Range Rover noir aurait vite eu une demi-douzaine de voitures de police lancées à ses trousses, mais il fallait croire que le Cantal un vendredi après-midi ne correspondait pas à cette description : à aucun moment les garous ne furent inquiétés. Célia avalait les kilomètres, la main gauche crispée sur son volant, la droite sur son levier de vitesses, le regard fixé sur l’horizon. Quand elle l’observait, Capucine avait l’impression que cet objet qu’elle cherchait comptait plus à ses yeux que sa propre vie.

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