Doctor Who : Temps d'emprunt (Naomi A. Alderman)

Le temps, c'est de l'argent. Parfois à plus d'un titre
Dans ce roman, le Docteur nous fait découvrir qu'il existe des endroits où le temps fonctionne exactement comme l'argent... Bienvenue dans le monde de la finance temporelle !


À la Lexington International Bank, la productivité est reine. Si on peut abattre une semaine de travail en une demi-journée, on a intérêt à le faire. Quoi de plus normal, dans ces conditions, que de voir des salariés prêts à emprunter du temps pour tenir les cadences infernales exigées par leur patronne, la redoutable Vanessa Laing-Randall ?
Néanmoins, quand les intérêts deviennent potentiellement mortels, il n'est pas illogique que débarque sur place une Police Box présentement occupée par le Onzième Docteur, Amy et Rory.

Naomi A. Alderman est journaliste et tient une rubrique technologique dans l'estimable quotidien The Guardian. Pour ce roman de la franchise Doctor Who, elle a donc choisi comme cadre une grande banque internationale, juste avant la crise des subprimes dont elle va nous expliquer le mécanisme en utilisant les Faucheuses de Temps comme Jésus aurait fait une parabole.
Et c'est très réussi.
Le roman est rythmé, dynamique, le Onzième Docteur égal à lui-même. On saisit dès le début les grandes lignes de ce qui se trame dans la banque, mais on n'en comprend qu'à la fin les implications réelles. Pour moi qui suis proche du monde de la finance (un peu à mon corps défendant, il faut bien l'avouer), le dénouement a un côté jouissif, surtout au moment de la critique du LBO qui est quand même une belle saloperie.

— Et s'ils pouvaient me prendre mon temps sans mon accord, à travers la montre ? s'inquiéta la jeune Écossaise.
Le Docteur attrapa de nouveau le poignet d'Amy et observa la Faucheuse, déchiffrant une inscription en tout petits caractères, les sourcils froncés.
— Hmmmm... Je n'en ai pas l'impression, non. Quelle maîtrise absolue de l'incompréhensible langue de bois juridique – "toute saisie temporelle doit être effectuée en personne". Et tout porte à croire qu'ils respectent à la lettre les termes de leurs contrats.

Le monde de l'entreprise en général, et de la banque en particulier, infiltré par le Docteur, c'est du tout bon. Un excellent divertissement doublé d'une petite leçon de choses (oui, moi aussi, on m'a appris à "fourguer des produits financiers" alors que ça n'a jamais fait partie de mon boulot). En plus, il y a des clins d’œil plein le roman, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Mon gros regret reste le rôle de Rory, réduit à la place de crétin de service alors que c'est un personnage intelligent, bourré de qualités, capable d'en remontrer au Docteur même s'il est souvent le dernier à s'en rendre compte.
Ce n'est quand même pas un reproche très grave, on en conviendra.

Je n'ai pas lu beaucoup de romans de la franchise, mais il semble que celui-ci soit un des tout meilleurs sortis chez Milady. Croyez-en Nours qui les a presque tous lus.


Temps d'emprunt
Un roman de Naomi A. Alderman pour la franchise Doctor Who
Éditions Milady
7 eurobrouzoufs

Commentaires

  1. C'est atroce, intéressant comme concept, mais atroce.
    Pourtant j'aime bien cette série.
    Cordialement

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