L'épopée du dimanche

Être raisonnable, c'est bien. Mais parfois, juste de temps en temps, il faut aussi savoir ne pas l'être.
Voilà comment, dimanche dernier, en pleine grève des trains allemands, j'ai pris mon fils sous le bras et entamé un long périple jusqu'à Nuremberg, juste pour un concert. C'est le genre d'épopée que l'on entreprend à vingt ans.
Je suis trop vieille pour ces conneries, mais je l'ai fait quand même.


Les Poets of the Fall, virtuellement inconnus en France, ont pourtant une belle notoriété dans leur pays, la Finlande. Je les ai découverts par les hasards du Net il y a deux ans et demi, juste après la sortie de leur cinquième album. Leur sixième, Jealous Gods, est sorti le mois dernier. Si vous me demandez mon avis, c'est une merveille.
Comme ce n'est pas demain la veille qu'on les verra dans notre beau pays aux fromages odorants, j'ai retenu l'option allemande. C'était avant de savoir qu'ils se rendraient également à Londres, sinon ce n'est pas drôle, mais bon. J'ai traversé la moitié de l'Europe pour eux.

Poussin aussi, et il est ra-vi !

Pour marquer le coup, j'ai payé des tickets VIP, incluant une rencontre avec le groupe avant le concert.
Format simple : les fans sont lâchés dans la salle, et on nous envoie les musiciens. Pas de barrière, à peine un gars de la sécurité qui regarde de loin depuis un balcon. Hop, roulez jeunesse.

J'ai commencé par traumatiser à vie le malheureux Jaska Mäkinen, guitariste de son état, bôgosse non-officiel du groupe et grand timide.
L'histoire a commencé à cause d'une suggestion de Facebook. Voici comment je la résume sur le site :


Et voilà, l'idée du PokéJaska était lancée... Un soir, j'ai sorti mes pâtes à modeler et j'ai fabriqué un mini-Jaska à mettre dans une Pokéball.


En fin de compte, il était trop grand pour rentrer dans la seule Pokéball que j'ai trouvée. Tant pis, je l'ai offert quand même, avec sa boule trop petite, le tout emballé dans du papier bulle. Quand j'ai présenté le tout au vrai Jaska, il avait l'air à la fois flatté, intéressé, et mort de trouille devant la foldingo hystérique qui avait eu l'idée de faire ça !
J'ai quand même eu droit à ma photo avec lui, et même à un câlin, après.


On voit le gars pas rassuré sur l'image (alors qu'il mesure bien son mètre 85 et est taillé comme une armoire normande).

En comparaison, les conversations avec les autres membres du groupe ont été particulièrement normales. Je ne crois pas les avoir traumatisés plus que ça. On a même eu un échange tout à fait intéressant avec Jari Salminen, le batteur.

Et le concert ?
Un bonheur, malgré la salle petite et surchauffée, malgré l'acoustique moisie, malgré le mal de dos. La première partie a assuré, même si, fatalement, nous n'étions pas là pour eux.
Les Poets of the Fall se donnent à fond et savent assurer le spectacle. 12 morceaux avant les rappels, 6 de plus après, dont une petite moitié de chansons du nouvel album. Des interactions permanentes avec le public, du sourire complice à la poignée de mains. Un jeu de scène qui transpire la complicité. Ils sont pros, mais ils n'oublient pas de s'amuser.


Pour mon plus grand bonheur, Poussin et moi nous trouvions au deuxième rang, au niveau de l'enceinte retour de Jaska, lequel a donc passé la plus grande partie du concert juste en face de nous. Et rien à faire, ce mec est beau.


J'ai passé une bonne partie du concert à baver, j'avoue.
Pendant ce temps, Marko le chanteur communiait avec le public, Jani le bassiste faisait le clown, et nous oubliions de voir le temps passer...


Mais toutes les bonnes choses ont une fin. Captain, maître des claviers, a pris une photo du public avant de s'éclipser.
J'y suis. Si si si.


Après une nuit à l'hôtel, il a fallu se farcir tout le voyage en sens inverse, une partie déjà moins intéressante du périple...
Le soir, je suis tombée sur mon oreiller comme un vieux caca.

Et Jaska ?
Je crois qu'en fin de compte, il aime bien son cadeau.
Il a même publié une vidéo.

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