Le temps, la mort, la pluie

C'est bizarre, le temps.
Celui qui marque de plus en plus l'influence de nos activités sur le monde qui nous entoure, celui qui nous rappelle que nous pouvons tout, ou presque, mais que nous ne maîtrisons rien.
Ici, en région parisienne, après un mois de mai trop chaud et trop sec, revoici enfin la pluie. C'est le moment où le couple de fauvettes, d'une discrétion exemplaire le reste de l'année, apparaît dans le jardin pour les premiers vols de sa nichée. On regarde dehors, un café à la main, et on pourrait presque croire que tout est beau, calme, comme avant.

Pourtant, la fatigue est bien là. Celle du monde, et aussi la mienne. L'entropie qui s'emballe.
Deuxième loi de la thermodynamique : rien ne peut redevenir exactement comme avant.

Gros plan d'un iris mauve et crème au milieu d'une prairie verte. Une minuscule araignée se promène sur la fleur.
Cet iris est de variété Doctor Who, mais sa beauté reste éphémère malgré son nom.

Au mois de mai, le monde de la SFFF a appris d'un coup le décès brutal et prématuré de Vanessa Arraven. Je l'avais encore revue aux dernières Utopiales, le temps d'une pause au bar. Elle parlait de son permis moto, de ses perspectives de vie. Après une période très difficile, elle semblait partie sur un meilleur chemin, et voilà, tout se coupe, tout se brouille, je n'y vois plus clair, c'est normal, je pleure.
Les personnes comme Vanessa sont précieuses. Elles ne comptent ni leur temps, ni leur énergie, ni quoi que ce soit, et leur rayonnement fait du bien autour d'elles. Et il est possible qu'un monde comme le nôtre, qui ne leur rend pas assez ce qu'elles donnent, les éteigne avant l'heure.

Vanessa Arraven et moi, aux Imaginales 2013. Je porte un cosplay "sœur jumelle de son personnage Terrence", elle pointe un marque-page à l'effigie dudit Terrence qu'elle tient en main.
Vanessa, c'était un sourire. Toujours. J'espère qu'elle sourit aux esprits, là où elle est.

Je me suis relevée du choc avec une furieuse envie d'écrire, tout en restant complètement empêtrée dans le roman en cours dont je n'arrive pas à lancer ce qu'on pourrait appeler "l'assaut final". J'ai écrit et effacé de nombreuses premières pages de ce qui est actuellement le chapitre 40. Mais je crois que cette semaine, début juin donc, j'ai enfin trouvé la bonne approche, celle qui envoie les bons personnages aux bons endroits pour attraper le fil de leur destin.

Pour faire simple, en ce moment :

  • jauge d'énergie à 0,02
  • grosse envie de changement
Ce soir, je chante à la chapelle de Conflans.
Le temps, la mort, la pluie. La vie qui continue aussi, qui avance comme elle peut sans trop savoir où elle va.
Et vous, ça va ?

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