J'ai grandi avec très peu d'animaux.
La plupart de mes copines avaient un chien ou un chat, ce qui me rendait vaguement jalouse, parce qu'à la maison, il y a eu les périodes où nous n'en avions pas, et les périodes où nous en avions des tout petits qui vivaient en cage. Rien d'aussi sympa que la minette de la voisine d'en face (qui avait bien évidemment ses deux portées par an, années 80, absence totale de sensibilisation à la stérilisation, tout ça).
Mes parents ont par la suite changé leur fusil d'épaule et eu des chiens, mais j'avais déjà quitté la maison.
Très brièvement, pour mes quatorze ans, j'ai eu un chat. Un petit mâle tigré et blanc, au poil mi-long, prénommé Inca, qui n'a vécu que quelques mois avant de finir sous une voiture. À Saint-Gilles de la Réunion, difficile d'enfermer un animal.
Avance rapide jusqu'à l'an 2000 : Nours et moi, fraîchement installés à Paris avec nos premiers emplois, avons acheté en animalerie (c'est mal, mais je ne le savais pas encore) un bébé lapin bélier.
Shaggy a surtout vécu en cage même si nous essayions de le laisser souvent sortir, a mangé toutes les cochonneries du commerce labellisées "lapin" en dépit du bon sens, et a fini par se laisser dépérir après l'arrivée de Poussin dans nos vies. Il n'avait que quatre ans.
Shaggy, grand dévoreur de basilic
C'est sûr, ça refroidit.
Après le drame, nous ne voulions pas reprendre d'animal tant que nous avions un bébé à la maison. En outre, à mesure que je me documentais, je me rendais compte que je n'avais pas su m'occuper correctement, ni de mon chat, ni de mon lapin. Je me suis donc imposé une autre condition : prendre tous les renseignements nécessaires pour, cette fois, bien faire les choses.
En 2012, avec des enfants déjà un peu plus grands, me voilà avec un coup de foudre pour un nouveau lapin, et par la même occasion, avec un pied dans les sauvetages d'animaux. Essentiellement des chats. Toutefois, si pour Glam, le choix de l'adoption a été vite fait, personne dans la famille n'était prêt à s'engager sur un félin pour les quinze ans à venir.
Glam, grand dévoreur d'endives (et de basilic, et de pissenlits, et de feuilles de framboisier...)
J'ai donc choisi la voie la moins connue, entre ceux qui possèdent des chats et ceux qui n'en ont pas : devenir famille d'accueil.
Être famille d'accueil pour un animal, c'est vivre avec et en prendre soin ; soit pour une période déterminée, soit tant que l'association à laquelle il appartient ne lui a pas trouvé d'adoptant. C'est l'emmener chez le vétérinaire (aux frais de l'association) quand il le faut. C'est aussi communiquer avec l'association et transmettre les plus belles photos possibles, afin d'aider son pensionnaire à attirer l'attention des adoptants.
Tous mes pensionnaires félins sont passés par la case "fourrière".
Il y a d'abord eu la jolie Cécile, qui est restée trois mois.
Cécile, grande squatteuse de genoux
Ce fut une expérience "à la onagain" : je n'avais pas ses papiers, je manquais de suivi, surtout pour un premier accueil... Je préfère ne pas recommencer dans ces conditions.
Ensuite, l'association SOS Chats des Rues, dont le siège est situé juste à côté de chez mon beau-père, m'a sollicitée pour accueillir Berlioz.
Berlioz, roi de la sieste et du ronron à réaction
Comme ledit Berlioz, habitué à vivre avec d'autres animaux, manifestait son besoin de présence, j'ai aussi récupéré Zack, le chat le plus sociable du monde, qui revenait tout juste d'une adoption ratée (ça arrive).
Zack, roi du câlin
Les deux, qui avaient le même âge, se sont tout de suite entendus comme larrons en foire, à tel point que j'ai vite recommandé une adoption conjointe, même s'ils restaient séparables. Et ils sont bel et bien partis ensemble, mes faux frères, mes Félins Crétins ! Mais dans l'intervalle, ils avaient vécu neuf mois à la maison.
Depuis une semaine, rebelote : nous accueillons Elvis et Scarlett, toujours pour SOS Chats des Rues.
Elvis, le frère
Ils sont frère et sœur, ils auront sept mois la semaine prochaine, et à eux deux, ils pèsent à peine plus que l'équivalent d'un Zack. Mais surtout, élevés par leur mère semi-sauvage dans un appartement très très calme, ils sont effroyablement trouillards.
Pour la première fois de ma vie, me voilà à travailler avec des pensionnaires, pour les habituer à la présence humaine et à l'activité d'une famille.
C'est du boulot, mais ils sont jeunes et ils apprennent vite. Je les emmènerai bientôt se faire stériliser, et à partir de là, ils seront à l'adoption, mes jolis chatons.
Scarlett, la sœur
En animalerie, un chaton identifié et déparasité vous sera couramment facturé 250 euros et plus.
Auprès d'une association, un jeune chat identifié, déparasité, vacciné et stérilisé vous coûtera en général autour de 150 euros, et en plus, vous aurez sauvé une vie.
Quant à moi, j'ai choisi la voie de la famille d'accueil : celle qui verse une larmichette sur le chat parti vivre une nouvelle vie avec ses adoptants, mais qui est quand même bien contente d'avoir, au moins un peu, contribué à le sauver.
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