Urbex : le bric-à-brac cosmique

Depuis bien des années, je suis fascinée par les ruines, une des raisons pour lesquelles j'aime autant l'Irlande. Glauque-Land est un de mes sites de chevet. Je fais partie des heureux copropriétaires du château de la Mothe-Chandeniers, la ruine romantique par excellence.
Forcément, quand l'occasion s'est présentée dans le courant de l'été, j'ai craqué pour ma première urbex, ou exploration urbaine.
Ma première maison abandonnée.

Afin de protéger l'endroit, je ne dirai ni où ni quand. Suivez-moi juste dans la visite.

Le bric-à-brac cosmique est une introduction parfaite à l'activité, niveau grand débutant : la maison est facilement accessible par le portail du jardin, aucune porte n'est verrouillée... Avec une bonne paire de chaussures et le mode lampe du téléphone, on peut déjà découvrir plein de choses.


Vu depuis le jardin, l'endroit n'a l'air de rien, et pourtant...

Nous commençons par la cave, surtout remarquable par les vieux fûts qui y dorment. Contiennent-ils quelque chose ? Mystère. En tout cas, quand on remonte par l'escalier couvert de feuilles mortes, l'ambiance est splendide.


Au fait, n'hésitez pas à cliquer sur les photos pour les voir en un peu plus grand !

Depuis la terrasse, un escalier monte vers ce qui semble être un grenier. Vu son état, et vu que c'est une première visite de découverte, je n'y monterai pas.


En entrant dans un premier couloir, on commence à saisir ce qu'est le bric-à-brac cosmique, avec cette cuisine difficile à identifier tant elle est encombrée.


En face, la salle à manger. Un passage est dégagé pour la traverser, au milieu d'un encombrement hétéroclite aussi curieux qu'inexplicable.


Impossible d'accéder aux portes que l'on voit dans le fond. En tout cas, pas par là.
Direction donc le salon, tout aussi rempli de trucs et de machins. Le piano est bien tentant... Il fonctionne encore, mais il est désaccordé à mort.


Devant une telle accumulation, ma première pensée est que les habitants souffraient d'un syndrome de Diogène, mais plus la visite avance, moins ça colle : un Diogène conserve tout. Même les déchets. Ici, tous les objets ont eu de la valeur à un moment ou à un autre, et dans la mesure du possible, ils sont classés. On voit sur les photos que les téléviseurs sont ensemble. C'est aussi le cas pour les livres, tous rangés dans des cartons ou des coffres, ou encore pour les vieux fers à repasser alignés sur une étagère.
En tout cas, le miroir trumeau a de la gueule. Je l'imagine restauré, dans un nouvel environnement... Ce serait la classe !

Suite de la visite avec quelques chambres à peine moins encombrées. Dans l'une d'elles, des étais soutiennent le plancher de l'étage. Ça ne donne pas une confiance extraordinaire.


Au passage, on tombe sur le couloir qui mène à l'autre côté de la salle à manger, ce qui permet d'accéder à la petite pièce sur le côté. Un débarras avec des étagères. Paradoxalement, cet espace est peut-être l'endroit le mieux rangé de la maison.


Retour au premier couloir, coup d’œil à l'escalier principal. Entre son état et celui des plafonds du rez-de-chaussée, mieux vaut s'abstenir.
La personne qui nous a indiqué la maison dit qu'elle est montée une fois, que c'est bien pour se faire peur, et qu'elle préfère ne pas y retourner.


Quoi qu'il en soit, comment un tel capharnaüm a-t-il pu s'amonceler ici ?
Nous pensons que l'accumulation a commencé alors que la maison n'était plus habitée. Deux hypothèses : les propriétaires avaient plusieurs maisons vides et ont tout stocké dans une seule afin de mieux vendre les autres, ou alors ils étaient brocanteurs et utilisaient l'endroit comme réserve.
Ou alors tout autre chose, mais le mystère reste entier.

Au moment de repartir, avisant une carte de Noël qui traînait par terre, je la ramasse, curieuse de voir si elle a été utilisée. Il y a bien un message, écrit... en vietnamien. Dans une baraque abandonnée au milieu d'un petit village français.
J'aurais dû photographier cette carte, rah, j'aurais dû !

Quelqu'un qui visitait avec moi a résumé l'expérience en ces mots : "Rien n'est normal dans cette maison."
Et ça me paraît être un assez bon mot de la fin.

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