Périple irlandais (5)

Jour 7 : balade en bateau.
Le septième jour, dit-on, Dieu se reposa. Pas nous.

Tout d'abord, la croisière commençant à 14 heures, nous sommes allés tromper l'attente dans l'aquarium du coin, puis dans le labyrinthe de maïs de Dingle. Plus compliqué qu'il n'y semblait au premier abord, le truc a bien failli nous piéger, mais nous en sommes sortis au bout d'une heure et quelque, résolvant au passage l'énigme de l'année (l'épi de cristal était fabriqué par des petits Chinois).

Puis début de la grande balade sous un beau ciel bleu, avec juste un peu de vent et une jolie houle.
À la sortie de la baie, Fungie, le dauphin long-nez qui aime suivre les bateaux, nous fait un bref coucou, au nez et à la barbe d'autres embarcations qui étaient là juste pour lui.

Mais le premier truc intéressant, c'est la structure de la falaise :

Ça n'a l'air de rien, mais...
Le trou rond, c'est un boulet, dans tous les sens du terme : un coup de canon tiré contre la falaise, qui a mis à jour à cet endroit une structure géologique en feuillets. Il s'agit en fait de couches sédimentaires, initialement superposées horizontalement, qui ont été progressivement mises à la verticale par la tectonique des plaques. Devant l'échelle du phénomène, on se sent tout petit.
Plus surprenant encore, le truc gris craquelé est une couche de boue qui a séché au soleil. Le phénomène a eu lieu il y a sept millions d'années, et à la voir, on croirait que c'était la semaine dernière. Impressionnant.

Le bateau affronte ensuite la houle, mouillant copieusement ses passagers et leurs bagages (une de mes clefs a ainsi rouillé au fond de mon sac, et des chewing-gums échappés de leur boîte en carton ramollie ont fait un sort à plusieurs documents), pour faire un tour dans les îles Blasket. Ces îles plates et ces roches saupoudrées dans la mer sont le résultat de l'apparition de la dorsale Atlantique dans ce qui était à l'époque un archipel tropical.
Plus récemment, c'est dans ce coin que les Anglais vinrent à bout de l'Invincible Armada. Comme quoi on prend le bateau pour voir des oiseaux, et on finit par parler géologie, tectonique et batailles navales.


On sent que ça a bougé en sous-sol, quand même.

Un peu plus loin, pendant la Seconde Guerre Mondiale, des sous-mariniers allemands s'arrêtaient de nuit et aidaient parfois un pêcheur du coin à remonter ses poissons... Quand le gars racontait ça dans les pubs de Dingle, tout le monde le prenait pour un rigolo, jusqu'à ce qu'un soldat allemand rencontré à New York après guerre confirme l'histoire.

Nous apercevons au loin quelques cerfs déposés par hélicoptère sur une des îles, un phoque ou deux à l'ombre d'une grotte, malheureusement pas de macareux déjà repartis avec leurs oisillons, mais surtout une superbe partie de pêche commune entre un groupe de dauphins communs et une multitude de goélands. C'est impressionnant, mais tout le monde se presse de partout et pas moyen de prendre une photo.
Au retour, deux dauphins long-nez escortent le bateau sur quelques dizaines de mètres.

Bilan : trois heures de croisière, une douche d'eau salée et un début de mal de mer.
Nous reprenons la route en direction de Killarney sans demander notre reste.

Le soir au pub, premier concert du séjour : deux types en pull blanc carrément bons. Je n'ai malheureusement plus de sous et c'est dommage car j'aurais bien acheté leur CD.

Jour 8 : Killarney.
Un peu plus de calme avec une journée à peu près entièrement passée au parc de Muckross, la partie la plus visitée du Parc National de Killarney.
Aucune prise de vue n'est autorisée lors de la visite de la maison Muckross, une impressionnante demeure victorienne dont, chose rare, presque tout le mobilier est d'origine. C'est dommage, j'aurais eu plein de choses à dire. Je me contenterai donc de vous conseiller chaudement la visite si vous avez l'occasion de vous trouver dans les parages.

En revanche, liberté totale pour les fermes traditionnelles dans lesquelles des dames nous font goûter des tartines de beurre maison sur pain maison, à se damner. Mais Poussin insiste pour prendre des photos, salit l'objectif, et au final, il y a de la boue sur la plupart des clichés.

Croyez-moi ou pas, mais ça faisait hyper longtemps que je n'avais pas vu de rouge-gorge.

Poussin photographe, ça décoiffe.

Le soir, deuxième concert, moins intéressant car pas sonorisé (et la dame ne chante pas assez fort pour s'imposer par-dessus la guitare). Et dodo.

Commentaires

  1. un bien beau voyage que voilà :)
    ça fait envie ^^

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  2. Il revient du Comic-Con et du Japon, et c'est moi qui lui fais envie... on croit rêver!
    Merci! *bisou*

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