C'est fou : alors que j'ai un emploi du temps de ministre au point de me dire que j'avais moins de mal à tapoter mon quota de mots par jour l'an dernier avec un boulot à plein temps (rappelons à tout hasard que je suis en congé maternité, normalement pour me reposer, mais le repos, c'est pour les faibles), j'ai quand même réussi à lire un bouquin. Un petit roman. Parce que c'est plus facile à emmener dans les transports et dans les salles d'attentes que mon matériel d'écriture composé d'une tour, d'un écran, d'un clavier et d'une souris / tablette graphique.
Les Débris du Chaudron, donc, est un roman de Nathalie Dau illustré par Magali Villeneuve.
Passionnée de mythologie celte depuis bien longtemps, Nathalie Dau avait publié en 2000 chez Fleuve Noir une novella reprenant à son compte le mythe de Kerridwen, en l'associant à une version très romancée de l'histoire de la naissance de sa fille (qu'elle a justement prénommée Kerridwen). Le bouquin étant épuisé, et elle-même ayant envie de développer le propos, elle a inauguré en 2008 sa nouvelle maison d'édition Argemmios avec une version toute neuve de son histoire.
En quelques mots :
Kerridwen, la reine sorcière, et son époux Kernunnos le cornu, furent jadis jetés à bas de leur trône, et le chaudron qui contenait leur magie brisé. Des millénaires plus tard, tous les fragments du chaudron ont été rassemblés. Il est temps, enfin, d'arrêter l'engeance maudite qui mit fin au règne sur terre du divin couple et de les réunir après la séparation qu'on leur imposa.
L'histoire commence par une fin de grossesse et se termine par un début de grossesse. Le cycle de la vie (ceci n'est pas une élucubration de femme enceinte, une des dernières phrases dit clairement que "le Grand Cycle va reprendre").
Alors voilà : c'est très bien écrit. La syntaxe est simple, fluide, et en même temps toujours empreinte de poésie. On se laisse très vite emporter dans ce monde où le réel se mêle au féérique sans grosse discordance. Plusieurs mythes anciens sont réinterprétés et mélangés en un seul avec une belle harmonie. C'est vraiment un beau livre qu'on lit avec plaisir. J'ai ressenti une réelle empathie avec les personnages, notamment celui d'Alwyn dont on sent que l'auteur, elle aussi, l'aime beaucoup (même l'illustratrice s'est fait plaisir le concernant).
Ce roman, néanmoins, a un défaut qu'on ne voit qu'à la fin. Toute l'intrigue est construite crescendo vers l'affrontement final entre ceux qui veulent ramener Kerridwen et celui qui ne le veut pas, mais cette scène d'action où devrait culminer toute la tension narrative est évacuée en quelques pages. On a vu bien des violences tout au long du livre, mais les combats, visiblement, ce n'est pas le rayon de Nathalie Dau. Alors ça se termine vite, on enchaîne sur un épilogue logique mais un peu court en bouche lui aussi, et voilà, c'est fini.
Ou presque. Il reste, en fin d'ouvrage, des poèmes, ainsi que les références mythologiques sur lesquelles l'auteur s'est appuyée.
Pour résumer, le livre est un excellent moment de lecture, mais qui laisse comme un goût de pas assez.
Les Débris du Chaudron est édité chez Argemmios et coûte 13,50 euros.
Et moi, j'ai encore 2000 mots à écrire aujourd'hui.
Les Débris du Chaudron, donc, est un roman de Nathalie Dau illustré par Magali Villeneuve.
Passionnée de mythologie celte depuis bien longtemps, Nathalie Dau avait publié en 2000 chez Fleuve Noir une novella reprenant à son compte le mythe de Kerridwen, en l'associant à une version très romancée de l'histoire de la naissance de sa fille (qu'elle a justement prénommée Kerridwen). Le bouquin étant épuisé, et elle-même ayant envie de développer le propos, elle a inauguré en 2008 sa nouvelle maison d'édition Argemmios avec une version toute neuve de son histoire.
En quelques mots :
Kerridwen, la reine sorcière, et son époux Kernunnos le cornu, furent jadis jetés à bas de leur trône, et le chaudron qui contenait leur magie brisé. Des millénaires plus tard, tous les fragments du chaudron ont été rassemblés. Il est temps, enfin, d'arrêter l'engeance maudite qui mit fin au règne sur terre du divin couple et de les réunir après la séparation qu'on leur imposa.
L'histoire commence par une fin de grossesse et se termine par un début de grossesse. Le cycle de la vie (ceci n'est pas une élucubration de femme enceinte, une des dernières phrases dit clairement que "le Grand Cycle va reprendre").
Alors voilà : c'est très bien écrit. La syntaxe est simple, fluide, et en même temps toujours empreinte de poésie. On se laisse très vite emporter dans ce monde où le réel se mêle au féérique sans grosse discordance. Plusieurs mythes anciens sont réinterprétés et mélangés en un seul avec une belle harmonie. C'est vraiment un beau livre qu'on lit avec plaisir. J'ai ressenti une réelle empathie avec les personnages, notamment celui d'Alwyn dont on sent que l'auteur, elle aussi, l'aime beaucoup (même l'illustratrice s'est fait plaisir le concernant).
Ce roman, néanmoins, a un défaut qu'on ne voit qu'à la fin. Toute l'intrigue est construite crescendo vers l'affrontement final entre ceux qui veulent ramener Kerridwen et celui qui ne le veut pas, mais cette scène d'action où devrait culminer toute la tension narrative est évacuée en quelques pages. On a vu bien des violences tout au long du livre, mais les combats, visiblement, ce n'est pas le rayon de Nathalie Dau. Alors ça se termine vite, on enchaîne sur un épilogue logique mais un peu court en bouche lui aussi, et voilà, c'est fini.
Ou presque. Il reste, en fin d'ouvrage, des poèmes, ainsi que les références mythologiques sur lesquelles l'auteur s'est appuyée.
Pour résumer, le livre est un excellent moment de lecture, mais qui laisse comme un goût de pas assez.
Les Débris du Chaudron est édité chez Argemmios et coûte 13,50 euros.
Et moi, j'ai encore 2000 mots à écrire aujourd'hui.
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