NaNoWriMo 2008, extrait 3

Mon camarade Fifo l'a dit dans cet excellente note de son blog :
"leçon du nano 06 : faire un roman ave plein de points de vue. Si un point de vue rame, alors clore le chapitre ASAP et passer à un autre."

J'avais tiré la même leçon de mon propre NaNo 2006.
Mais aujourd'hui, j'ai fait pire : comme un point de vue ramait, j'ai carrément créé un personnage non prévu dans le scénario d'origine, et j'ai recasé toute une tartine sur une action déjà racontée au chapitre précédent, mais selon son point de vue.
À noter au rayon des "dirty tricks", ça peut resservir.

La jeune femme avait reçu pour mission de retracer le parcours d’un fonctionnaire du Ministère de la Communication pour la journée du 30 novembre. Après avoir mémorisé l’apparence de sa cible, un monsieur au teint sombre et aux cheveux frisés, elle s’était installée devant son mur d’écrans, un dictaphone à la main pour décrire tout ce qu’elle voyait et qui pouvait avoir un rapport avec lui.
Rien de très affriolant à première vue, mais il fallait bien commencer par rassembler des informations avant de décider s’il y avait ou non une bonne raison d’aller sur le terrain. Et Léane, qui avait perdu la quasi-totalité de sa famille lors de la Terreur des Droits, mettait toujours un point d’honneur à faire un travail impeccable dès lors qu’une personne impliquée dans cette période troublée de l’histoire était en cause. Elle se retint d’éprouver la moindre empathie pour cet homme à la mémoire tronquée, qui semblait avoir décidé d’enfreindre la loi qui lui interdisait de faire des recherches sur son passé. Le sien, de passé, lui semblait encore trop douloureusement proche. À vrai dire, elle aurait volontiers échangé le chagrin et les rancœurs qui la hantaient contre un peu d’amnésie.
Un jour, peut-être, elle demanderait à faire effacer sa mémoire. Et avec beaucoup de chance, elle obtiendrait gain de cause.
En attendant, son seul réconfort pour la journée tenait dans une bouilloire, une boîte de sucrettes et un paquet de thé à la vanille Bourbon.

Du coup, bien entendu, je me sens moralement obligée de garder ce personnage dans la suite de l'histoire. Mais comme j'avais des "agents anonymes" dans le synopsis original, on n'aura qu'à mettre quelqu'un de nommé et connu pour prendre leur tête, et ça devrait marcher sans faire exploser l'ensemble.

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