Encore un roman de Xavier Mauméjean, histoire de me faire une meilleure idée de la plume du monsieur à partir d'un matériau plus personnel que son opus du Club Van Helsing.
C'est en parcourant le blog de Nébal que j'ai choisi ce livre-ci plutôt qu'un autre, et puis il est récent, donc plus facile à trouver.
À travers l'histoire d'un jeune nain "parfait", aux proportions identiques à celles des grandes personnes, l'auteur s'offre à la fois une plongée dans le New York du début du vingtième siècle et un hommage aux tragédies grecques (voire à la Bible).
Venu contre son gré d'un pays indéterminé d'Europe de l'Est, Elcana a tout du gars désigné par le destin : il vient d'une famille où l'on croit aux prophéties, son prénom a été choisi par son grand-père pourtant décédé bien des années avant sa naissance, et pour finir, il mesure moins d'un mètre. Ce dernier point explique sa présence à bord d'un bateau qui l'amène à Dreamland, un des trois parcs d'attractions de Coney Island, ville de New York.
Pourquoi ? La raison est historique.
Cartes postales d'époque sur Wikipédia (notez qu'il y a des pompiers, c'est important pour la suite)
Oui, ça fait peur, mais c'est le genre de choses que les gens allaient voir le dimanche il y a un siècle.
Xavier Mauméjean prend quelques libertés avec le contexte historique du grand incendie de Dreamland en 1911 : s'il reprend d'authentiques personnalités comme Samuel W. Gumpertz, William H. Reynolds ou Marie Dressler, il fait des trois parcs de l'île (Dreamland, Luna Park et Steeplechase) un seul ensemble dirigé par l'esprit du défunt Sebastian et présente le Steeplechase comme détruit en 1911, alors qu'après l'incendie de 1907, il avait été restauré et rouvert au public.
Tout ça pour dire qu'on n'est pas du tout dans un roman historique.
Or donc, presque dans la réalité mais pas tout à fait, celui que Nébal surnomme affectueusement "ce petit con d'Elcana" (ça lui va comme un gant) est embauché dans la brigade de pompiers de Lilliputia, qui passe ses journées à éteindre des incendies pour la plupart volontaires. Il faut bien assurer le spectacle, aussi ont-ils un pyromane à demeure.
Quand il commence à y avoir des incidents plus graves et de vrais morts, c'est Elcana qui incarne la colère des petits, avec sa croix de feu et ses problèmes de foie (on a dit "mythe grec"), et lui encore qui décide de mener la révolte contre ceux qui veulent régenter leur vie et détournent le budget du parc pour leur remplir les narines de cocaïne.
À ce moment-là, soyons clairs, ça part en vrille. La réalité s'éloigne à mesure que la fin du livre approche, et l'affrontement entre rebelles et direction du parc aurait sa place dans un roman de fantasy, ce qui n'est pas une critique, mais quand les chapitres précédents rappelaient plus "Gangs of New York" que "Conan le destructeur", ça fait bizarre.
Tout ça pour enchaîner proprement notre Prométhée sur sa montagne. Une légende, à l'échelle 1/2.
Bref, écriture finement maîtrisée, mais intrigue qui m'a laissée perplexe. Sans doute parce que je suis une lectrice trop basique, qui ouvre un livre avant tout pour lire une histoire. Réfléchir à une parabole, ça me gâche le plaisir de la lecture, j'avoue.
Lilliputia est quand même un bon bouquin, sans aucun doute, publié chez Calmann-Lévy et sans doute disponible dans les bonnes librairies.
C'est en parcourant le blog de Nébal que j'ai choisi ce livre-ci plutôt qu'un autre, et puis il est récent, donc plus facile à trouver.
À travers l'histoire d'un jeune nain "parfait", aux proportions identiques à celles des grandes personnes, l'auteur s'offre à la fois une plongée dans le New York du début du vingtième siècle et un hommage aux tragédies grecques (voire à la Bible).
Venu contre son gré d'un pays indéterminé d'Europe de l'Est, Elcana a tout du gars désigné par le destin : il vient d'une famille où l'on croit aux prophéties, son prénom a été choisi par son grand-père pourtant décédé bien des années avant sa naissance, et pour finir, il mesure moins d'un mètre. Ce dernier point explique sa présence à bord d'un bateau qui l'amène à Dreamland, un des trois parcs d'attractions de Coney Island, ville de New York.
Pourquoi ? La raison est historique.
Cartes postales d'époque sur Wikipédia (notez qu'il y a des pompiers, c'est important pour la suite)
Oui, ça fait peur, mais c'est le genre de choses que les gens allaient voir le dimanche il y a un siècle.
Xavier Mauméjean prend quelques libertés avec le contexte historique du grand incendie de Dreamland en 1911 : s'il reprend d'authentiques personnalités comme Samuel W. Gumpertz, William H. Reynolds ou Marie Dressler, il fait des trois parcs de l'île (Dreamland, Luna Park et Steeplechase) un seul ensemble dirigé par l'esprit du défunt Sebastian et présente le Steeplechase comme détruit en 1911, alors qu'après l'incendie de 1907, il avait été restauré et rouvert au public.
Tout ça pour dire qu'on n'est pas du tout dans un roman historique.
Or donc, presque dans la réalité mais pas tout à fait, celui que Nébal surnomme affectueusement "ce petit con d'Elcana" (ça lui va comme un gant) est embauché dans la brigade de pompiers de Lilliputia, qui passe ses journées à éteindre des incendies pour la plupart volontaires. Il faut bien assurer le spectacle, aussi ont-ils un pyromane à demeure.
Quand il commence à y avoir des incidents plus graves et de vrais morts, c'est Elcana qui incarne la colère des petits, avec sa croix de feu et ses problèmes de foie (on a dit "mythe grec"), et lui encore qui décide de mener la révolte contre ceux qui veulent régenter leur vie et détournent le budget du parc pour leur remplir les narines de cocaïne.
À ce moment-là, soyons clairs, ça part en vrille. La réalité s'éloigne à mesure que la fin du livre approche, et l'affrontement entre rebelles et direction du parc aurait sa place dans un roman de fantasy, ce qui n'est pas une critique, mais quand les chapitres précédents rappelaient plus "Gangs of New York" que "Conan le destructeur", ça fait bizarre.
Tout ça pour enchaîner proprement notre Prométhée sur sa montagne. Une légende, à l'échelle 1/2.
Bref, écriture finement maîtrisée, mais intrigue qui m'a laissée perplexe. Sans doute parce que je suis une lectrice trop basique, qui ouvre un livre avant tout pour lire une histoire. Réfléchir à une parabole, ça me gâche le plaisir de la lecture, j'avoue.
Lilliputia est quand même un bon bouquin, sans aucun doute, publié chez Calmann-Lévy et sans doute disponible dans les bonnes librairies.
De même, j'ai un peu décroché sur la fin plus "mythique", et trouvé aussi le roman un peu "trop écrit". Ca ne m'a pas empêché de l'aimer, cela dit. Mais si je devais te conseiller un roman de Xavier Mauméjean, perso, je dirais sans hésiter "La Vénus anatomique", uchronie totalement frappadingue qu'on trouve facilement au Livre de poche Science-fiction.
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