Et hop, encore un livre. C'est parfait pour meubler un blog quand on n'a pas de chouettes anecdotes dans sa vie quotidienne (ou rien que des scatos – je vous raconte la fois où la couche de Poussinette a débordé jusqu'aux omoplates ? Non ? Je m'en doutais).
Ce roman est le premier ouvrage publié par les éditions Sombres Rets. Comme il m'a été offert par son auteur, Cyril Carau, je l'ai lu toutes affaires cessantes. Du moins, tous autres bouquins cessants. La vraie vie a le chic pour passer avant le reste, je me demande bien pourquoi.
Enfin bref.
N'attendons pas d'interventions divines dans l'Ange de Marseille : on est dans le polar pur et dur, plus précisément dans un carnet rempli par un vieux Marseillais prénommé Ange. Pas la peine d'aller chercher plus loin pour expliquer le titre.
Or donc, Ange et Robert, amis depuis toujours et collègues depuis longtemps, s'apprêtaient à mettre la clef sous la porte de leur café quand celui-ci prend feu. L'assureur refusant de les indemniser au motif que le sinistre était volontaire, Ange envoie son neveu Luigi, électricien de profession, effectuer une contre-expertise officieuse.
"À partir de là, tout s'enchaîne," comme on dit. Les engrenages, c'est toujours pareil : dès qu'on y met le doigt, on se fait happer. Les deux papys vont donc de coup de génie en coup de pot, voire en coup de sang, jusqu'au final qui pète de partout en éclaboussant du beau monde au passage. Je me suis même demandé à un moment si Cyril Carau n'avait pas un lien de parenté avec Carmelo Gozzo, cet inénarrable scénariste italien qui bossait pour Disney la semaine et se défoulait le week-end en faisant torturer ses héroïnes par des aliens fourbes et cruels.
Points forts :
Le ton, indéniablement. La narration à la première personne par un vieux Marseillais a ceci d'extraordinaire que même quand ça sent le roussi, on entend encore chanter les cigales. Les figures de style méridionales ne sont pas trop forcées "pour faire couleur locale", juste intégrées dans le texte avec beaucoup de naturel. N'oublions pas la nécessaire petite pique envoyée aux Niçois, c'est de bonne guerre et je suis pour à 100%.
Ce qui en découle, c'est une sympathie inévitable pour les protagonistes, intégré qu'on est dans leur petit groupe où tout le monde se vanne chaleureusement. Ange ne s'adresse pas à un public d'inconnus, mais à son carnet, un intime. Et c'est une immersion dont on ne ressort qu'après la dernière page.
Je me suis d'ailleurs bien fait avoir à la fin, sur un postulat qui découlait du fait que... ah zut, je vais spoiler. Tant pis, je n'en dirai pas plus. Mais c'était très chouette de se faire surprendre.
Le livre en lui-même est très beau, maquette magnifique, belle qualité de papier.
Points faibles :
La linéarité du scénario. On part de deux papys apparemment ordinaires qui cherchent à comprendre qui a détruit leur fond de commerce sans avoir le moindre point de départ, et il s'avère qu'ils ont des armes de bourrins, un réseau de renseignements en béton, et aussi une veine de cocus qui leur permet de ne jamais partir sur une fausse piste. Et donc, ils avancent, ils avancent... Si vous croisez un quinquagénaire marseillais d'origine sarde, changez de trottoir, il est dangereux.
Le personnage de Sybille, belle, naïve et qui tombe amoureuse avec une facilité déconcertante, m'a semblé très cliché, juste là pour apporter un quota de douceur et de fragilité dans l'intrigue (et un coup de chance, accessoirement). C'est dommage, avec un peu plus d'épaisseur, elle aurait pu être intéressante.
Quant à Gabriel Darso, manifestement personnage fétiche de l'auteur, on se demande s'il était bien utile de le faire intervenir.
Attention aussi aux coquilles. Je ne les ai pas comptées, mais il doit y en avoir au moins une vingtaine. Si, c'est important. Au moins pour moi.
Forcément, comme je finis par les points faibles, on pourrait croire que je reste sur une note négative, mais en fait pas du tout. L'Ange de Marseille est un roman qui a ses défauts mais n'en reste pas moins un bon bouquin.
N'hésitez pas à vous le procurer pour 14,90 euros aux éditions Sombres Rets.
Ce roman est le premier ouvrage publié par les éditions Sombres Rets. Comme il m'a été offert par son auteur, Cyril Carau, je l'ai lu toutes affaires cessantes. Du moins, tous autres bouquins cessants. La vraie vie a le chic pour passer avant le reste, je me demande bien pourquoi.
Enfin bref.
N'attendons pas d'interventions divines dans l'Ange de Marseille : on est dans le polar pur et dur, plus précisément dans un carnet rempli par un vieux Marseillais prénommé Ange. Pas la peine d'aller chercher plus loin pour expliquer le titre.
Or donc, Ange et Robert, amis depuis toujours et collègues depuis longtemps, s'apprêtaient à mettre la clef sous la porte de leur café quand celui-ci prend feu. L'assureur refusant de les indemniser au motif que le sinistre était volontaire, Ange envoie son neveu Luigi, électricien de profession, effectuer une contre-expertise officieuse.
"À partir de là, tout s'enchaîne," comme on dit. Les engrenages, c'est toujours pareil : dès qu'on y met le doigt, on se fait happer. Les deux papys vont donc de coup de génie en coup de pot, voire en coup de sang, jusqu'au final qui pète de partout en éclaboussant du beau monde au passage. Je me suis même demandé à un moment si Cyril Carau n'avait pas un lien de parenté avec Carmelo Gozzo, cet inénarrable scénariste italien qui bossait pour Disney la semaine et se défoulait le week-end en faisant torturer ses héroïnes par des aliens fourbes et cruels.
Points forts :
Le ton, indéniablement. La narration à la première personne par un vieux Marseillais a ceci d'extraordinaire que même quand ça sent le roussi, on entend encore chanter les cigales. Les figures de style méridionales ne sont pas trop forcées "pour faire couleur locale", juste intégrées dans le texte avec beaucoup de naturel. N'oublions pas la nécessaire petite pique envoyée aux Niçois, c'est de bonne guerre et je suis pour à 100%.
Ce qui en découle, c'est une sympathie inévitable pour les protagonistes, intégré qu'on est dans leur petit groupe où tout le monde se vanne chaleureusement. Ange ne s'adresse pas à un public d'inconnus, mais à son carnet, un intime. Et c'est une immersion dont on ne ressort qu'après la dernière page.
Je me suis d'ailleurs bien fait avoir à la fin, sur un postulat qui découlait du fait que... ah zut, je vais spoiler. Tant pis, je n'en dirai pas plus. Mais c'était très chouette de se faire surprendre.
Le livre en lui-même est très beau, maquette magnifique, belle qualité de papier.
Points faibles :
La linéarité du scénario. On part de deux papys apparemment ordinaires qui cherchent à comprendre qui a détruit leur fond de commerce sans avoir le moindre point de départ, et il s'avère qu'ils ont des armes de bourrins, un réseau de renseignements en béton, et aussi une veine de cocus qui leur permet de ne jamais partir sur une fausse piste. Et donc, ils avancent, ils avancent... Si vous croisez un quinquagénaire marseillais d'origine sarde, changez de trottoir, il est dangereux.
Le personnage de Sybille, belle, naïve et qui tombe amoureuse avec une facilité déconcertante, m'a semblé très cliché, juste là pour apporter un quota de douceur et de fragilité dans l'intrigue (et un coup de chance, accessoirement). C'est dommage, avec un peu plus d'épaisseur, elle aurait pu être intéressante.
Quant à Gabriel Darso, manifestement personnage fétiche de l'auteur, on se demande s'il était bien utile de le faire intervenir.
Attention aussi aux coquilles. Je ne les ai pas comptées, mais il doit y en avoir au moins une vingtaine. Si, c'est important. Au moins pour moi.
Forcément, comme je finis par les points faibles, on pourrait croire que je reste sur une note négative, mais en fait pas du tout. L'Ange de Marseille est un roman qui a ses défauts mais n'en reste pas moins un bon bouquin.
N'hésitez pas à vous le procurer pour 14,90 euros aux éditions Sombres Rets.
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