Ces derniers mois, il y a un jeu crétin et neuronicide chez les amateurs de littératures de l'imaginaire : essayer d'arriver au bout de ceci.
Autant dire qu'on est du niveau des jeux à boire de type "Buvez dès que vous voyez un acteur nu dans un film avec Mathieu Amalric". On finit tout autant groggy, et tout aussi malade après. Mais avec ce truc que je n'ose qualifier de roman, on n'est même pas passé par le stade de l'ivresse.
Au début, j'ai beaucoup ri devant la construction approximative des phrases, les virgules mal placées, les personnages aux dialogues étonnants, et la mise en page ni faite ni à faire. Mais ce qui aurait pu rester très drôle sur vingt pages finit par taper sur le système quand on frise les trois cents. Surtout quand le fond est aussi pathétique que la forme : pas de réelle trame scénaristique, un vague début mais pas de fin, des rebondissements qu'aucune suspension d'incrédulité ne pourrait rendre plausibles...
— Croire à l'enchantement sur la terre, estimer l'amitié, considérer l'amour, il faut le supposer pour l'accomplir. La magie devient la forme première de la pensée humaine. Tu as sûrement compris.
— Aheuuu... Non.
Enfin bref. Petit florilège de la boutique des horreurs :
Autant dire qu'on est du niveau des jeux à boire de type "Buvez dès que vous voyez un acteur nu dans un film avec Mathieu Amalric". On finit tout autant groggy, et tout aussi malade après. Mais avec ce truc que je n'ose qualifier de roman, on n'est même pas passé par le stade de l'ivresse.
Au début, j'ai beaucoup ri devant la construction approximative des phrases, les virgules mal placées, les personnages aux dialogues étonnants, et la mise en page ni faite ni à faire. Mais ce qui aurait pu rester très drôle sur vingt pages finit par taper sur le système quand on frise les trois cents. Surtout quand le fond est aussi pathétique que la forme : pas de réelle trame scénaristique, un vague début mais pas de fin, des rebondissements qu'aucune suspension d'incrédulité ne pourrait rendre plausibles...
— Croire à l'enchantement sur la terre, estimer l'amitié, considérer l'amour, il faut le supposer pour l'accomplir. La magie devient la forme première de la pensée humaine. Tu as sûrement compris.
— Aheuuu... Non.
Enfin bref. Petit florilège de la boutique des horreurs :
- Léa a six ou sept ans de plus qu'Eddy mais l'intrigue n'en tient pas compte et on dirait qu'elle a le même âge.
- Robert Magior a disparu pendant un voyage à l'étranger et personne, pas même sa femme, ne s'inquiète d'être sans nouvelles depuis plus de dix ans.
- Des gens meurent dans des circonstances aussi étranges qu'inquiétantes, et puis les héros se remettent à blaguer deux minutes plus tard. La police ne vient jamais enquêter sur ces morts suspectes.
- Eddy a passé son enfance à apprendre à utiliser des super-pouvoirs très cools dont il oublie régulièrement de se servir. Par exemple, alors qu'il sait voler et se téléporter, il se retrouve coincé derrière un pilier et manque de finir en steak tartare.
- Eddy, toujours, fait un grand discours sur le karma pour demander naïvement "Qu'est-ce que le karma ?" au chapitre suivant.
- Eddy, encore, apprend l'équitation en deux semaines pour participer à un tournoi de chevalerie. Pour l'occasion, il n'a aucune difficulté à trouver un cheval blanc avec beaucoup de crins. Le cheval disparaît de sa vie dès que le tournoi est fini.
Bref, le roman, je le cherche encore, mais les Puissances du Néant, bon sang, qu'est-ce que j'ai pu les sentir ! Je ne suis allée au bout que par fierté.
Après coup, on lit n'importe quoi et on a l'impression que c'est bon.
Mais par pitié, ne me détaillez plus qui prend quelle confiture sur ses tartines à l'heure du petit déjeuner si vous m'envoyez un texte de fantasy !
Je ne rappelle pas les références du bouquin parce que ce n'est clairement pas la peine de lâcher des euros pour ça.
Après coup, on lit n'importe quoi et on a l'impression que c'est bon.
Mais par pitié, ne me détaillez plus qui prend quelle confiture sur ses tartines à l'heure du petit déjeuner si vous m'envoyez un texte de fantasy !
Je ne rappelle pas les références du bouquin parce que ce n'est clairement pas la peine de lâcher des euros pour ça.
Tu vois, tu aurais pu t'arrêter au champagne. Ou à la fée. Tout était déjà là ;)
RépondreSupprimerMais bon si ta fierté y tenait, tu as bien fait. Et tu vas impressionner du monde (moi, pour commencer. Bravo !)
Ben voilà, je suis curieux maintenant... C'est déjà avec étonnement et consternation que j'ai vu que l'illustration de cette note était réellement la couverture d'un euh... livre ? Non, apparemment pas. Ouvrage ? Non, ça fait trop sérieux...
RépondreSupprimerAh, pour parfaire ma culture (je suis loin derrière vous les amateurs de nanars...), j'ai un peu googlé et... ça a un site officiel à la hauteur de l'oeuvre : http://www.eddymagior.com (attention, y'a de la muzik, c'est coquinou si vous avez des enceintes au bureau).
Quand je vois la masse de choses douteuse qui sorte en littérature jeunesse (je suis en ce moment webosbire d'une maison d'édition qui a notamment publié quelques historiette de vampire chaste&lumineux) , je me demande pourquoi je n'ai jamais été publié.
Ah, parce que j'ai pas essayé.
Tu rigoles, Mage, les vrais éditeurs jeunesse sont hyper pointilleux sur ce qu'ils veulent bien publier ! Douteux selon certains critères, peut-être, mais niveau cahier des charges, c'est plus contraignant que l'édition "normale".
RépondreSupprimerJ'en sais quelque chose, j'ai sur le feu une conversion de texte en roman jeunesse, et sisisi, c'est exigeant.
Le truc, c'est que ce monsieur, après s'être fait jeter par toutes les maisons d'édition de France et de Navarre, s'est tourné vers l'édition à compte d'auteur, bref, un prestataire de service pas regardant du moment que tu paies. C'est courant comme méthode. Ce qui l'est moins, c'est de se faire de la pub par tous les moyens possibles.
En gros, si Jean-Pierre Bâchet n'avait pas harcelé le monde entier en prétendant avoir écrit un chef-d'oeuvre, personne n'aurait jamais eu l'idée saugrenue de lire la chose. Et je crois qu'on ne s'en porterait pas plus mal.
Je me doute que le cahiers des charges doit être fort lourd et qu'ils ne laissent pas tout publié ("Comment ça apologie du suicide ? mais c'est une réalité de l'adolescence d'aujourd'hui ! Hein ? Faut aussi supprimer la scène de tournante ?").
RépondreSupprimerPar contre, un cahiers des charges rigides n'empêche nullement la nullité ou même simplement l'inintérêt. Dans le web j'ai le cas d'un site justement, au cahiers des charges fort bien construit, exigeant et tout... Et qui a fini par être d'une laideur affreuse et avec une ergonomie douteuse. Le résultat du "suivons le cahiers des charges plutôt que le bon sens et surtout n'écoutons pas le conseil des professionnels que l'ont payent".
Tiens, je me demande : y-aurait-il des gens prêt à payer pour télécharger des textes en .pdf d'Oph, de Nyxl, voire des anthologie de PLC ?
OMG tu as vraiment lu ça ? OO
RépondreSupprimertu as atteins des sommets du masochisme intellectuelle. Je te déclare dès à présent mon maître absolu. (moi je n'ai même pas pu finir les extraits du site)
"Eddy, toujours, fait un grand discours sur le karma pour demander naïvement "Qu'est-ce que le karma ?" au chapitre suivant."
Le discours su le karma vaut-il celui de "Eaux Sauvages" ?
On m'avait parlé de My Immortal, qui semble-t-il serait à la littérature ce que Manos: The Hands of Fate est au cinéma.
RépondreSupprimerMais là, je crois qu'on tient Turkish Star Wars fait livre.
Je profite de mon passage sur ce blog pour t'adresser mes plus plates excuses: si je n'avais pas été assez crétin pour acheter ce machin, tu n'aurais jamais poussé le vice jusqu'à le lire en entier. On ne doit pas être beaucoup plus de deux dans tout l'univers à avoir réussi cet exploit.
RépondreSupprimerQuestion subsidiaire: vu qu'il a pas mal tourné depuis un an, as-tu une idée de l'actuel possesseur de mon exemplaire? C'est que je ne désespère pas de le retrouver un jour, histoire de garnir le "cube de la honte" - sur ce dernier point, ma petite femme t'expliquera au besoin...