Hé, vous avez vu ? Je suis une vraie ouineuse, j'ai la vignette qui le prouve et tout !
Quatre NaNoWriMos remportés d'affilée.
Mais comment en suis-je arrivée là, me direz-vous ?
Eh bien, j'ai préparé le terrain. J'ai choisi de situer mon action dans des lieux que je connaissais, j'ai accumulé des détails plus ou moins débiles pendant deux mois... et j'ai lu les dossiers secrets de Harry Dickson.
Harry Dickson, à l'origine, est un copier-coller de Sherlock Holmes, un tout petit peu éloigné de son modèle histoire de ne pas faire trop décalque : il est de nationalité américaine et son assistant n'est pas un ancien médecin militaire, mais un jeune homme naïf nommé Tom Wills, ce qui donne à certaines scènes un parfum de Batman et Robin assez rigolo. À part ça, même topo. Dickson a des capacités de déduction impressionnantes, et on a l'impression qu'il ne fait rien de ses journées, si ce n'est filer un coup de main à ses copains de Scotland Yard pour tromper l'ennui.
C'est Jean Ray qui a écrit le gros de ses aventures dans les années cinquante, et pour le compte des éditions Malpertuis, Brice Tarvel s'est amusé à fouiller ses dossiers secrets, ceux où la magie noire est à l'œuvre. Dans les deux mini-romans de ce livre, que de nos jours on appelle novellas mais c'est pas grave, Dickson et Wills affrontent donc successivement "la main maléfique" en Angleterre suite au décès d'un journaliste à l'affût d'un fait divers sordide, et "l'héritage de Cagliostro" en France après l'évasion d'un criminel qu'ils avaient aidé à arrêter.
Et c'est génial.
Tarvel s'est appliqué à reprendre le style "pulp", cette écriture qui colle aux dents typique d'une certaine époque, avec appels aux lecteurs, emphase sur nos héros" et tournures de phrases qui ne se font plus de nos jours, tout en prenant une distance évidente avec le matériel. Ça se lit donc au second degré, avec un certain humour, et indépendamment du suspense fantastique et policier, on rit bien, non pas du livre, mais avec le livre. Dickson qui défouraille du sbire à la douzaine sans le moindre état d'âme, les personnages secondaires aux noms fleuris de type "Philoxène Barbubrane", et surtout rarement plus épais que des feuilles de papier à cigarette (la palme revenant à Ganaëlle qui arrive à être transparente malgré tout ce qu'elle nous cache), on sent bien que tout est fait exprès, pour le plaisir de faire revivre une certaine littérature.
Deuxième effet secondaire : quand, juste après la lecture, on se lance dans le NaNoWriMo et qu'on délaie un peu la sauce dans le but d'arriver aux 50000 mots, on n'a pas du tout l'impression d'être verbeux.
Bref, merci Brice Tarvel et merci Malpertuis !
Les dossiers secrets de Harry Dickson, tome 1
Éditions Malpertuis
10 euros
Quatre NaNoWriMos remportés d'affilée.
Mais comment en suis-je arrivée là, me direz-vous ?
Eh bien, j'ai préparé le terrain. J'ai choisi de situer mon action dans des lieux que je connaissais, j'ai accumulé des détails plus ou moins débiles pendant deux mois... et j'ai lu les dossiers secrets de Harry Dickson.
Harry Dickson, à l'origine, est un copier-coller de Sherlock Holmes, un tout petit peu éloigné de son modèle histoire de ne pas faire trop décalque : il est de nationalité américaine et son assistant n'est pas un ancien médecin militaire, mais un jeune homme naïf nommé Tom Wills, ce qui donne à certaines scènes un parfum de Batman et Robin assez rigolo. À part ça, même topo. Dickson a des capacités de déduction impressionnantes, et on a l'impression qu'il ne fait rien de ses journées, si ce n'est filer un coup de main à ses copains de Scotland Yard pour tromper l'ennui.
C'est Jean Ray qui a écrit le gros de ses aventures dans les années cinquante, et pour le compte des éditions Malpertuis, Brice Tarvel s'est amusé à fouiller ses dossiers secrets, ceux où la magie noire est à l'œuvre. Dans les deux mini-romans de ce livre, que de nos jours on appelle novellas mais c'est pas grave, Dickson et Wills affrontent donc successivement "la main maléfique" en Angleterre suite au décès d'un journaliste à l'affût d'un fait divers sordide, et "l'héritage de Cagliostro" en France après l'évasion d'un criminel qu'ils avaient aidé à arrêter.
Et c'est génial.
Tarvel s'est appliqué à reprendre le style "pulp", cette écriture qui colle aux dents typique d'une certaine époque, avec appels aux lecteurs, emphase sur nos héros" et tournures de phrases qui ne se font plus de nos jours, tout en prenant une distance évidente avec le matériel. Ça se lit donc au second degré, avec un certain humour, et indépendamment du suspense fantastique et policier, on rit bien, non pas du livre, mais avec le livre. Dickson qui défouraille du sbire à la douzaine sans le moindre état d'âme, les personnages secondaires aux noms fleuris de type "Philoxène Barbubrane", et surtout rarement plus épais que des feuilles de papier à cigarette (la palme revenant à Ganaëlle qui arrive à être transparente malgré tout ce qu'elle nous cache), on sent bien que tout est fait exprès, pour le plaisir de faire revivre une certaine littérature.
Deuxième effet secondaire : quand, juste après la lecture, on se lance dans le NaNoWriMo et qu'on délaie un peu la sauce dans le but d'arriver aux 50000 mots, on n'a pas du tout l'impression d'être verbeux.
Bref, merci Brice Tarvel et merci Malpertuis !
Les dossiers secrets de Harry Dickson, tome 1
Éditions Malpertuis
10 euros
Rhaaaaa!!!! En tant que fan d'Harry Dickson, il fooooo que je le lise!
RépondreSupprimerAu fait, Oph, j'ai des bouquins pour toi, dont une Orbe dédicacée ;)
Regards,
Skro