Je viens de passer la soirée en duplex entre mon traitement de texte et divers sites qui parlent du palais de l'Élysée, où deux de mes personnages (les fiers justiciers en Vélib) se trouvent actuellement.
Mais là, bon, j'arrête. Marre.
Et je fais tourner les extraits.
Sinon, aujourd'hui, j'ai eu la joie de me voir citée dans une critique de l'antho Malpertuis I au nombre des "jeunes auteurs qui n'ont rien à envier aux plus confirmés". Ça, c'est du bonheur en barre, ou plutôt en ASCII.
« Noix de coco, madame ? » interpella un inconnu.
La première dame sortit de sa rêverie et dévisagea l’importun. Il s’agissait d’un simple vendeur à la sauvette, à l’étal bricolé de façon à pouvoir se replier le plus vite possible en cas de contrôle de police. Mais aussi léger que soit son matériel, pouvait-il partir en courant avec la vingtaine de noix de coco qui constituait sa marchandise ?
« Non merci, répondit la dame.
— Vous êtes sûre ? Allez, goûtez-en un bout, vous allez voir qu’elles valent le détour, mes noix de coco. Et donnez-en aussi aux messieurs qui vous accompagnent, ça leur fera plaisir.
— Comment ça, les messieurs…
— Oui, écoutez, je ne sais pas si vous leur avez demandé d’être discrets ou quoi, mais c’est clair qu’ils vous suivent, là. »
La première dame s’accorda une seconde de réflexion.
« Finalement, je crois que vous m’intéressez. »
Le vendeur se mit à sourire et à tendre la main au-dessus de son étal, prêt à prendre un fruit et à le lui tendre.
« Messieurs ! Saisissez-moi la marchandise de ce clandestin ! »
Pour la peine, le sourire fondit d’un coup. C’était bon de remettre les insolents dans le droit chemin. Peut-être fallait-il prévoir un paragraphe à l’encontre des vendeurs à la sauvette dans la charte de NAXOS, comme il y en avait un à propos des musiciens de black metal. Les uns comme les autres étaient des fléaux mineurs en comparaison des pirates informatiques, mais méritaient quand même que l’on s’attarde sur leur cas.
Le vendeur de noix de cocos réussit à s’enfuir, non sans avoir abandonné la majeure partie de ses marchandises, qui roulèrent le long du trottoir. Certaines partirent en travers de la chaussée et allèrent s’écraser sur le quai en contrebas. Une seule finit dans la main de la première dame.
Au moins, elle saurait quoi manger si elle avait un petit creux dans la nuit et un marteau à portée de main.
***
Le temps était nuageux, mais heureusement, aucune averse ne semblait se profiler à l’horizon. Après avoir partagé l’ascenseur avec quelques dizaines de touristes compactés, les deux jeunes gens prirent le temps de faire le tour du premier étage, d’admirer le panorama et de jeter un coup d’œil aux quelques boutiques.
« Certaines années, en hiver, il y a une patinoire qui s’installe là, expliqua Oriella. Ah ben zut alors… »
Elle s’était figée d’un coup et semblait cogiter intensément.
« Est-ce que vous allez bien ? demanda Jaden.
— Je ne sais pas. De quoi est-ce que j’ai l’air ?
— On dirait que vous avez vu un fantôme.
— C’est presque ça. Vous voyez le gars, devant les cartes postales, avec les cheveux un peu longs et les petites lunettes ?
— Oui…
— C’est Martial Labernadie, mon ex. On a vécu ensemble pendant trois ans.
— Est-ce que c’est un problème de le voir ici ?
— Un peu, je crois. Qu’est-ce qu’il fiche à la Tour Eiffel, cet imbécile ? C’est un vieux Parisien, nom d’une pipe en bois, ces gens-là ne visitent pas les pièges à touristes ! »
La jeune femme se mordit les lèvres.
« Oh, mon Dieu, il m’a vue. Il vient par ici. Jaden, je m’excuse d’avance, mais je ne peux pas rester sans rien faire ! »
Cette fois, les réflexes de l’artiste martial ne suffirent pas à le défendre : deux mains se coulèrent derrière sa tête, dix doigts se glissèrent dans ses boucles, et une petite bouche à l’adorable pli boudeur vint se plaquer sur la sienne. L’instant de choc passé, il se surprit à compter trois secondes avant de prendre son agresseur par la taille et de la repousser gentiment.
Mais là, bon, j'arrête. Marre.
Et je fais tourner les extraits.
Sinon, aujourd'hui, j'ai eu la joie de me voir citée dans une critique de l'antho Malpertuis I au nombre des "jeunes auteurs qui n'ont rien à envier aux plus confirmés". Ça, c'est du bonheur en barre, ou plutôt en ASCII.
« Noix de coco, madame ? » interpella un inconnu.
La première dame sortit de sa rêverie et dévisagea l’importun. Il s’agissait d’un simple vendeur à la sauvette, à l’étal bricolé de façon à pouvoir se replier le plus vite possible en cas de contrôle de police. Mais aussi léger que soit son matériel, pouvait-il partir en courant avec la vingtaine de noix de coco qui constituait sa marchandise ?
« Non merci, répondit la dame.
— Vous êtes sûre ? Allez, goûtez-en un bout, vous allez voir qu’elles valent le détour, mes noix de coco. Et donnez-en aussi aux messieurs qui vous accompagnent, ça leur fera plaisir.
— Comment ça, les messieurs…
— Oui, écoutez, je ne sais pas si vous leur avez demandé d’être discrets ou quoi, mais c’est clair qu’ils vous suivent, là. »
La première dame s’accorda une seconde de réflexion.
« Finalement, je crois que vous m’intéressez. »
Le vendeur se mit à sourire et à tendre la main au-dessus de son étal, prêt à prendre un fruit et à le lui tendre.
« Messieurs ! Saisissez-moi la marchandise de ce clandestin ! »
Pour la peine, le sourire fondit d’un coup. C’était bon de remettre les insolents dans le droit chemin. Peut-être fallait-il prévoir un paragraphe à l’encontre des vendeurs à la sauvette dans la charte de NAXOS, comme il y en avait un à propos des musiciens de black metal. Les uns comme les autres étaient des fléaux mineurs en comparaison des pirates informatiques, mais méritaient quand même que l’on s’attarde sur leur cas.
Le vendeur de noix de cocos réussit à s’enfuir, non sans avoir abandonné la majeure partie de ses marchandises, qui roulèrent le long du trottoir. Certaines partirent en travers de la chaussée et allèrent s’écraser sur le quai en contrebas. Une seule finit dans la main de la première dame.
Au moins, elle saurait quoi manger si elle avait un petit creux dans la nuit et un marteau à portée de main.
***
Le temps était nuageux, mais heureusement, aucune averse ne semblait se profiler à l’horizon. Après avoir partagé l’ascenseur avec quelques dizaines de touristes compactés, les deux jeunes gens prirent le temps de faire le tour du premier étage, d’admirer le panorama et de jeter un coup d’œil aux quelques boutiques.
« Certaines années, en hiver, il y a une patinoire qui s’installe là, expliqua Oriella. Ah ben zut alors… »
Elle s’était figée d’un coup et semblait cogiter intensément.
« Est-ce que vous allez bien ? demanda Jaden.
— Je ne sais pas. De quoi est-ce que j’ai l’air ?
— On dirait que vous avez vu un fantôme.
— C’est presque ça. Vous voyez le gars, devant les cartes postales, avec les cheveux un peu longs et les petites lunettes ?
— Oui…
— C’est Martial Labernadie, mon ex. On a vécu ensemble pendant trois ans.
— Est-ce que c’est un problème de le voir ici ?
— Un peu, je crois. Qu’est-ce qu’il fiche à la Tour Eiffel, cet imbécile ? C’est un vieux Parisien, nom d’une pipe en bois, ces gens-là ne visitent pas les pièges à touristes ! »
La jeune femme se mordit les lèvres.
« Oh, mon Dieu, il m’a vue. Il vient par ici. Jaden, je m’excuse d’avance, mais je ne peux pas rester sans rien faire ! »
Cette fois, les réflexes de l’artiste martial ne suffirent pas à le défendre : deux mains se coulèrent derrière sa tête, dix doigts se glissèrent dans ses boucles, et une petite bouche à l’adorable pli boudeur vint se plaquer sur la sienne. L’instant de choc passé, il se surprit à compter trois secondes avant de prendre son agresseur par la taille et de la repousser gentiment.
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