Ça sent l'écurie.
Si tout va bien, le défi du NaNoWriMo sera relevé demain, et d'ici à vendredi soir, je pourrai passer à autre chose. Ça tombe bien, j'ai une paire de textes sur le feu.
Comme pour s'encourager, on se lance des défis et on échange des running gags, voici mes statistiques pour cette année :
Alligators : 3.
Vendeur de noix de coco : 1.
Défi du fromage : double bonus.
Défi de Maurice : triple bonus.
Défi de la corde à sauter : triple bonus.
Défi de la chanson des années 80 : triple bonus et timbale.
Et pour finir, les extraits du jour.
À leur arrivée sur le palier du cinquième étage, ils constatèrent que Maurice Chombier avait l’air d’avoir mis le son de sa télévision à fond. C’était d’autant plus insoutenable que c’était l’heure des feuilletons à l’eau de rose de la fin de l’après-midi, et que l’ambiance avait de quoi vriller les neurones de n’importe quelle personne normalement constituée.
« Un moment, » dit Jaden.
Il alla sonner à la porte du voisin, ce qu’Oriella n’aurait jamais osé faire à sa place. Et comme au bout de deux minutes, personne ne venait ouvrir, il insista.
Chombier finit par faire son apparition, très partielle puisqu’il avait laissé la chaîne. On ne distinguait dans l’entrebâillement qu’un échantillon de dix centimètres de large de nez couperosé souligné d’une moustache en bataille, de bout de mégot au coin des lèvres, de marcel rayé et de pantalon de velours côtelé.
« Qu’est-ce que vous voulez ? aboya-t-il.
— Votre télévision est trop forte, est-ce que vous pouvez baisser le son, s’il vous plaît ?
— Si je veux, d’abord ! Ah, ces jeunes, aucun respect… »
Sans chercher à pousser plus loin la conversation, Chombier claqua la porte. Un autre jour, peut-être, il n’y aurait pas eu autant de caféine dans les veines de Jaden et il aurait pris l’affront avec sérénité. Aujourd’hui, cependant, n’était pas un bon jour pour rester calme. Le jeune homme serra les poings, prêt à frapper quelque chose pour compenser l’énervement, mais heureusement, au bout de quelques secondes, le son baissa.
« Allez, venez, maintenant, dit Oriella. C’est un monsieur qui n’a jamais été très agréable, alors vous n’obtiendrez rien de plus, venant de lui. »
Jaden lança un dernier regard en coin vers la porte avant de se résigner à quitter le palier.
***
Une course contre la montre s’engagea alors, une course bien curieuse puisque dans l’immédiat, aucun des concurrents ne bougeait. Jaden n’était toujours pas arrivé et l’homme avait déjà réglé son repas, ce qui signifiait qu’il pouvait partir d’un instant à l’autre. La jeune femme voulut poser un billet sur la table afin de le suivre discrètement, mais quand elle ouvrit son portefeuille, elle eut la désagréable surprise de constater qu’il ne lui restait que trois euros et quelques centimes. Elle rongea donc son frein en picorant de la mousse au chocolat et en priant tous les dieux qu’elle connaissait de ne pas laisser partir ce type avant qu’elle ait eu le temps de payer.
Alors que le serveur lui avait apporté la machine à cartes bancaires et qu’elle venait de taper son code, elle vit du coin de l’œil le tueur qui sortait du bar.
« Oh non, pesta-t-elle, il ne va pas me faire ça… »
Mais il le fit, et Oriella fut obligée d’attendre qu’on lui rende sa carte avant de sortir à sa poursuite.
Une fois dehors, elle chercha des yeux tout ce qui pouvait ressembler à un homme de taille moyenne et d’apparence quelconque, vêtu d’une veste classique et d’un pantalon normal. Ce fut comme de chercher « Michael Jackson » sur internet : elle eut aussitôt beaucoup trop de résultats qui ne correspondaient pas forcément à ce qu’elle voulait. Elle devait se rendre à l’évidence. Elle avait perdu la trace du tueur aux douze euros.
Si tout va bien, le défi du NaNoWriMo sera relevé demain, et d'ici à vendredi soir, je pourrai passer à autre chose. Ça tombe bien, j'ai une paire de textes sur le feu.
Comme pour s'encourager, on se lance des défis et on échange des running gags, voici mes statistiques pour cette année :
Alligators : 3.
Vendeur de noix de coco : 1.
Défi du fromage : double bonus.
Défi de Maurice : triple bonus.
Défi de la corde à sauter : triple bonus.
Défi de la chanson des années 80 : triple bonus et timbale.
Et pour finir, les extraits du jour.
À leur arrivée sur le palier du cinquième étage, ils constatèrent que Maurice Chombier avait l’air d’avoir mis le son de sa télévision à fond. C’était d’autant plus insoutenable que c’était l’heure des feuilletons à l’eau de rose de la fin de l’après-midi, et que l’ambiance avait de quoi vriller les neurones de n’importe quelle personne normalement constituée.
« Un moment, » dit Jaden.
Il alla sonner à la porte du voisin, ce qu’Oriella n’aurait jamais osé faire à sa place. Et comme au bout de deux minutes, personne ne venait ouvrir, il insista.
Chombier finit par faire son apparition, très partielle puisqu’il avait laissé la chaîne. On ne distinguait dans l’entrebâillement qu’un échantillon de dix centimètres de large de nez couperosé souligné d’une moustache en bataille, de bout de mégot au coin des lèvres, de marcel rayé et de pantalon de velours côtelé.
« Qu’est-ce que vous voulez ? aboya-t-il.
— Votre télévision est trop forte, est-ce que vous pouvez baisser le son, s’il vous plaît ?
— Si je veux, d’abord ! Ah, ces jeunes, aucun respect… »
Sans chercher à pousser plus loin la conversation, Chombier claqua la porte. Un autre jour, peut-être, il n’y aurait pas eu autant de caféine dans les veines de Jaden et il aurait pris l’affront avec sérénité. Aujourd’hui, cependant, n’était pas un bon jour pour rester calme. Le jeune homme serra les poings, prêt à frapper quelque chose pour compenser l’énervement, mais heureusement, au bout de quelques secondes, le son baissa.
« Allez, venez, maintenant, dit Oriella. C’est un monsieur qui n’a jamais été très agréable, alors vous n’obtiendrez rien de plus, venant de lui. »
Jaden lança un dernier regard en coin vers la porte avant de se résigner à quitter le palier.
***
Une course contre la montre s’engagea alors, une course bien curieuse puisque dans l’immédiat, aucun des concurrents ne bougeait. Jaden n’était toujours pas arrivé et l’homme avait déjà réglé son repas, ce qui signifiait qu’il pouvait partir d’un instant à l’autre. La jeune femme voulut poser un billet sur la table afin de le suivre discrètement, mais quand elle ouvrit son portefeuille, elle eut la désagréable surprise de constater qu’il ne lui restait que trois euros et quelques centimes. Elle rongea donc son frein en picorant de la mousse au chocolat et en priant tous les dieux qu’elle connaissait de ne pas laisser partir ce type avant qu’elle ait eu le temps de payer.
Alors que le serveur lui avait apporté la machine à cartes bancaires et qu’elle venait de taper son code, elle vit du coin de l’œil le tueur qui sortait du bar.
« Oh non, pesta-t-elle, il ne va pas me faire ça… »
Mais il le fit, et Oriella fut obligée d’attendre qu’on lui rende sa carte avant de sortir à sa poursuite.
Une fois dehors, elle chercha des yeux tout ce qui pouvait ressembler à un homme de taille moyenne et d’apparence quelconque, vêtu d’une veste classique et d’un pantalon normal. Ce fut comme de chercher « Michael Jackson » sur internet : elle eut aussitôt beaucoup trop de résultats qui ne correspondaient pas forcément à ce qu’elle voulait. Elle devait se rendre à l’évidence. Elle avait perdu la trace du tueur aux douze euros.
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