NaNo 2010 (6)

Mon cher journal,
À l'approche du climax de mon histoire, je rame pour sortir la moindre phrase. J'ai beau savoir que les plus grands souffrent tout autant dans la dernière montée (la descente finale n'étant plus ensuite qu'un grand moment de roue libre), ça ne m'aide pas à trouver les mots.
En comparaison, les chapitres d'avant, ceux dont des paragraphes sont reproduits ici, étaient carrément plus faciles.

« En gros, on te laisse le Nantais deux minutes et tu trouves le moyen de le laisser filer ?
— Du calme ! Ça aurait pu t’arriver aussi, alors s’il te plaît, ne rejette pas tout sur cette pauvre Capucine. Tu as vu la quantité de sang qu’elle a perdue ? Il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère !
— Bon, bon… Et il s’est carapaté il y a combien de temps ?
— Je dirais deux ou trois minutes… Je t’assure que je n’ai rien pu faire, Célia.
— On en reparlera. Ceci étant… »
La jeune femme se glissa hors de la voiture et scruta les environs. Rien. Aucun bruit, aucune odeur à part celle du sang de Capucine qui lui saturait les narines.
« Il est hors de question qu’on le laisse s’enfuir comme ça ! Si j’avais su, je ne l’aurais jamais détaché. Il me paiera ça, ce… »
Elle tapa du plat de la main sur la vitre la plus proche.
« OK. Mange un truc pour reprendre des forces, et ensuite, tu vas prendre le volant. Je suivrai sa piste avec Claudio. Toi, tu fais la voiture-balai avec nos vêtements, sachant que le plus probable est qu’il ait tenté de repartir vers Nantes.
— Tu es sûre que je peux conduire ce monstre ?
— Tu préfères courir à travers la campagne dans ton état ? »

Il était inutile de chercher à lui tenir tête. D’une part, elle avait raison : en lui faisant traverser quelques murs du centre-ville de Nantes, Léonie l’avait emmené hors de portée des garous de Thibault Canistel, suffisamment longtemps pour lui permettre de récupérer et, au final, de réussir sa première métamorphose. Pour prix de cette aide, elle s’était fait mordre tellement fort qu’elle en gardait peut-être encore des cicatrices. Axel avait une dette envers elle. D’autre part, il avait besoin de raconter à quelqu’un ce qui lui arrivait.
Il expliqua donc toute l’histoire, depuis le coup de fil de son dominant jusqu’à sa fuite. Il insista sur le fait qu’il ne comprenait rien à ce qui lui arrivait et qu’il voulait simplement rentrer chez lui, retrouver sa maison, son travail et ses amis. Il se moquait bien de cette histoire de ceinture magique et d’ouroboros. D’ailleurs, ce dernier mot, il n’en connaissait la signification que depuis que Célia de Rannetaud lui avait hurlé dans les oreilles qu’il s’agissait d’un serpent qui se mordait la queue, avant de ponctuer ses paroles d’un coup de pied en plein thorax.

Commentaires

  1. Temps des Cerises19 novembre 2010 à 14:36

    Courage, plus c'est long (à écrire) plus c'est bon (à lire).

    Dans le cas, bien improbable où vous auriez besoin d'exemples, Georges RR Martin rame depuis 2007 pour écrire le prochain volume du Trone de Fer. Vous êtes en illustre compagnie.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire