Extrait du chapitre 7 :
Quoique plus petite que celle de la Terre, la lune d’Idocéum jetait sur les flots quelques rais de lumière qui permettaient, de loin en loin, de suivre la progression de la fugitive. Les poursuivants de la demoiselle longèrent donc le port à pied. À chaque fois que les humains se croyaient sauvés, une exclamation ou un tir de fronde dans leur direction leur indiquaient qu’ils avaient tort.
— Ça se profile mal, haleta Nova Ortiz. Ils sont en train de désamarrer un de leurs bateaux !
— Lieutenant, hasarda le soldat Mistry, vous êtes sûr que cette femme a des choses à nous dire ? Si on la leur laisse, ils ne nous verront pas et…
— Ça suffit !
Quoiqu’assourdie, l’exclamation de Milo Tikosh figea ses coéquipiers sur place, modulo le clapotis marin qui les faisait monter et descendre doucement.
— Je ne suis pas du genre à abandonner une demoiselle face au danger ! Alors quoi, avec les siècles d’avance technologique que nous accumulons par rapport à ces gens, nous devrions filer la queue entre les jambes ? Pas question.
Même l’idocéenne écouta avec attention ce discours dont elle ne comprenait pas un mot.
— Bref, reprit le jeune homme, nous disposons d’un avantage. Permission de lancer une diversion, lieutenant Ortiz ?
— Accordé.
Tikosh dézippa sa combinaison sur une vingtaine de centimètres, ce qui fit réapparaître une partie de son torse dans la pénombre. Il dégaina l’arme de poing qu’il avait emportée pour les cas d’urgence, la régla sans même la regarder, et tira trois fois, aidé dans sa visée par un des logiciels de son interface neurale.
Extrait du chapitre 8 :
Un bruit un peu plus sourd s’insinua soudain dans l’harmonie de ce cadre idyllique, une sorte de ronflement venu des entrailles de la maison.(pour expliquer deux-trois subtilités, Injlmaari et Nova Ortiz ne parlent pas du tout la même langue, ce qui nécessite un minimum d'effort de traduction, Ortiz n'étant pas interfacée)
— Madruama ! s’exclama Injlmaari en s’accroupissant.
Quand elle se tourna vers les humains, ceux-ci crurent d’abord qu’elle tenait un cochon dans les bras, avant de se rendre compte que la bête n’en était pas un. Un cochon ne bavait pas en ronflant comme un bouledogue en pleine canicule. Un cochon n’agitait pas, juste au-dessus de ses membres antérieurs, de ridicules appendices articulés similaires, en plus atrophiés, aux bras supérieurs des idocéens. Un cochon n’avait pas la tête couronnée d’une demi-douzaine de tiges molles qui n’étaient pas sans rappeler… non, qui ne rappelaient rien, en fait.
La chose salua l’assemblée d’un grognement jovial en remuant une queue aussi allongée et bifide que celle de sa maîtresse.
— Je vous présente Madruama, mon grankor. Gentil pépère !
Nova Ortiz plissa le nez.
— Qu’est-ce que c’est que ce truc ?
— Un grankor, expliqua Milo Tikosh. Un animal de compagnie.
— On dirait un cochon nain auquel on aurait greffé des babines de boxer et des bonbons gélifiés sur la tête.
— C’est à peu près ça, oui.
"... non, qui ne rappelaient rien, en fait."
RépondreSupprimerExcellente description, on ne peut que bien visualiser la chose après ça.
Ça ne rappelle rien à Tikosh, mais Ortiz trouve une comparaison quelques lignes plus bas, ça compense.
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