NaNo 2012 : underwater

Extrait du chapitre 11 :
La jeune fille ferma les yeux. La forme de ses paupières lui donnait l’air d’une lycéenne japonaise ravie plutôt que d’une femme en train de se concentrer.
— Il fait remarquer à quelqu’un, ou plutôt à quelqu’une, qu’elle a une bouche très sensuelle.
Avec un sourire un peu triste, elle rouvrit les yeux et chercha le capitaine du regard.
— Il parle vraiment comme ça à tout le monde ?
— Pas à tout le monde, non. Ni tout le temps. Seulement s’il estime que le compliment lui sera utile.
Devant la moue d’incompréhension d’Injlmaari, Artemisia précisa sa pensée :
— Dans des circonstances normales, est utile ce qui lui permet de s’attirer les bonnes grâces d’une demoiselle qui lui plaît. En revanche, là, puisque sa vie est en jeu, je le soupçonne de baratiner la première femme venue, pour le cas où son fameux charme agirait. Les impulsions, tout ça.
— D’accord.
Un peu de rouge était revenu aux joues de la jeune idocéenne. L’explication devait l’avoir rassurée. Non, Milo n’était pas amoureux d’elle et elle ne se faisait sans doute aucune illusion à ce sujet. Pour autant, il ne se jetait pas toujours sur la première alien qui croisait sa route, seulement sur celles qui l’attiraient vraiment. D’ailleurs, parfois, il ne se précipitait que pour mieux revenir en courant, refroidi par une mauvaise surprise…
— Un problème, Shania ?
Zack dardait sur elle un regard préoccupé. À cet instant, la jeune femme se rendit compte qu’elle venait de pouffer tout haut.

Extrait du chapitre 12 :
Un idocéen costaud à la peau sombre tourna soudain son poignard vers elle, alors que ses congénères continuaient à ne s’attaquer qu’aux terriens. Par la force des choses, Injlmaari dut abandonner ses réflexions et sauter à terre pour lui échapper. Il allait l’embrocher ! lui cria une petite voix au fond de son crâne. Il n’hésiterait pas !
Elle vira brutalement sur sa droite, espérant que la masse de son poursuivant le rendait moins agile qu’elle et qu’il aurait du mal à la suivre. Hélas, son élan se coupa net quand il l’attrapa par la queue.
— Milo ! s’exclama-t-elle avant de se rendre compte qu’un tel appel atteignait des sommets d’idiotie. Non, Milo avait bien assez à faire à tenter de protéger sa propre vie. Elle devait se débrouiller toute seule.
Elle se retourna d’un coup et fonça dans son agresseur, la tête en avant, en plongeant suffisamment pour éviter sa lame. L’homme accusa le coup, le souffle coupé, mais ne la lâcha pas pour autant. Au contraire, il parvint à lui saisir le poignet principal droit. Il avait une sacrée force, proportionnelle à la taille de ses muscles. Injlmaari continua néanmoins de se débattre, tenta même de le mordre, mais elle finit ceinturée avec une arme pointée sur les côtes.
— Rendez-vous ou cette jeune fille meurt ! cria l’homme d’une voix de stentor qui lui vrilla les tympans.
Voilà bien un rôle qu’elle détestait. Elle était marin, pas appât ! Pendant que les terriens marquaient un temps d’arrêt, elle écrasa du talon le pied de son agresseur. Celui-ci grogna sans desserrer sa prise. Combien de douleur fallait-il lui faire encaisser pour briser son conditionnement mental ?

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