"Tu verras, c'est trop bien !"
La promesse était belle, et même assortie d'une précision : "bien mieux que le Protectorat de l'Ombrelle". En grande fan d'Alexia Tarabotti, je me devais de vérifier ça de mes propres yeux.
Direction l'Angleterre victorienne en 2012, donc, pour une uchronie postulant que des vampires et des loups-garous sont apparus en réaction à une épidémie de peste, quasi exclusivement au sein de la noblesse européenne (ça se tient, vu le taux de consanguinité dans certaines familles), ce qui permet à la reine Victoria d'avoir acquis l'immortalité et de belles canines.
Vampires et loups-garous se sont maintenus au pouvoir en écrasant les insurrections humaines, en s'affranchissant du meurtre via un système de don du sang obligatoire, et en utilisant à leur profit la terreur que suscitent les gobelins, issus d'une hybridation entre leurs deux espèces. Nos Guerres Mondiales n'ont pas eu lieu, bref, le monde est très différent.
La disparition de sa sœur Drusilla, fragilisée par la perte d'un bébé (non viable, le père était un vampire), l'oblige à revoir ses plans de carrière... et pas mal d'autres choses, aussi.
La Xandra du début a failli me faire lâcher le livre avant la centième page. Dévouée corps et âme au système despotique qu'elle a été engendrée pour défendre, elle répète à l'envi qu'elle méprise les humains, ne se remet jamais en question et avance avec un bourrinisme forcené. Bien sûr, il y a des raisons à cela (les vampires l'aiment bien et l'ont toujours choyée puisqu'elle est un de leurs tout meilleurs éléments), mais elle n'est guère sympathique, malgré tout. Si on y ajoute un look très très typé "cosplayeuse badass", ça fait beaucoup.
Malgré ce handicap, une fois l'intrigue lancée, j'ai été happée. Le roman se lit tout seul. On se doute depuis le début que le monde n'est pas tel que le voyait Xandra, mais l'auteur maîtrise sa narration et nous balade d'un rebondissement à l'autre en entretenant l'intérêt du lecteur. Certaines révélations que l'on voit venir de loin en masquent d'autres, plus inattendues. L'héroïne y gagne en points de Mary-Sue ce qu'elle perd en stupidité bornée, et l'homme qu'elle aime est un de ces surhommes trop parfaits pour être honnêtes qui fourmillent dans la bit-lit, mais j'ai refermé le livre avec le sentiment d'avoir lu une histoire très agréable.
Et puis ça a fait comme dans le four de Clara.
Splof.
God save the Queen, c'est la lecture-soufflé : plus j'y repensais, plus mon enthousiasme retombait. Trop d'invraisemblances, trop de coups de bol, trop de coïncidences énormes. Quand on gratte sous le décorum original, clic-clac font les clichés.
Avec le recul et sans spoiler, je me demande comment les vampires ont pu se maintenir au pouvoir aussi longtemps quand leurs protecteurs sont aussi peu doués pour combattre les opposants au régime. Purée, là, ils sont là ! En train d'agiter virtuellement un gyrophare sous votre nez ! Bon sang...
Bref, un livre agréable, sans plus.
Je continue à préférer de très loin l'univers de Gail Carriger.
God save the Queen
Un roman de Kate Locke
Éditions Orbit
16,90 eurobrouzoufs
Sympa comme retour de lecture ! Je n'en avais pas entendu parler, de ce titre, et je crois qu'il vaut mieux que je m'abstienne (les effets soufflet, c'est frustrant).
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