Lyon en eaux profondes

Ce n'était ni tout à fait prévu ni vraiment improvisé, je n'avais pas inclus la date dans ma tournée de dédicaces du moment, mais un concours de circonstances plutôt malheureux à l'origine (les problèmes de santé persistants de Nathalie Dau) m'a amenée à rejoindre au pied levé The Deep Ones, un groupe composé de personnes gravitant dans le monde des littératures de l'imaginaire, qui met des textes en musique.
Épreuve du feu : samedi 26 octobre à Lyon, à l'occasion des Intergalactiques. Pour la première fois, un festival m'héberge, me nourrit et m'envoie mes billets de train. Expérience troublante pour le petit scarabée auteur que je suis.

Samedi matin, après un réveil à la nuit encore noire et un trajet en train techniquement parfait, mais rendu éprouvant par une voisine bruyante qui a importuné toute la voiture, nous voici cueillis dès la gare, avec Christophe et Barbara Thill, par les bénévoles d'AoA Prod. Les Deep Ones passent en mode "balance". Je ne connais pas encore tout le monde, mais le contact se fait d'autant plus facilement que, passé une certaine dose de stress, j'en rajoute dans les pitreries. Soit ça me rend sympathique, soit ça attire la pitié. Dans tous les cas, les gens sont gentils après.

Cet homme aux accessoires de dandy et à la carrure de rugbyman toulousain tient à garder l'anonymat. On le comprend.

De l'après-midi, je n'ai pas grand-chose à dire : après une semaine épuisante, j'ai besoin de me reposer si je veux assurer pendant le concert. Je passe donc le plus clair de mon temps affalée au fond d'un canapé.
Je remarque quand même que la librairie Omerveilles est descendue de Grenoble avec un bon stock de Gigahertz. Après le départ d'un invité prestigieux, je récupère la chaise laissée vacante par son auguste postérieur, prête à signer mon livre à d'éventuels acheteurs.

Dernier briefing avant le concert. Les Profonds boivent de l'eau, ça, c'est du professionnalisme !

Retard indépendant de notre volonté, médicaments coincés dans une loge inaccessible, ces menues contrariétés m'empêchent de trop penser à la prestation elle-même. Mon propre calme m'étonne, sur scène, face à un public certes peu nombreux, mais bien présent. Ce n'est pas ma première prestation musicale. Cependant, jusqu'à présent, j'avais toujours l'excuse de n'être qu'une invitée, d'avoir le droit à l'erreur.
Et tout fonctionne. Les lecteurs se succèdent, chacun avec sa propre voix (pas seulement au sens propre), appelant une ambiance particulière. Les répétitions à la maison portent bien leurs fruits. La synergie opère alors que nous avons eu très peu de temps pour travailler ensemble. Les incidents techniques sont évacués en racontant quelques bêtises, et les trous de mémoire se comblent à coups d'improvisations bien placées.

Photo Adrien Nguyen

Bien sûr, il reste des détails à régler et une sacrée marge d'amélioration, mais tout le monde, public comme Deep Ones, a l'air d'apprécier sa soirée.
La magie opère si bien que je ne vois pas passer le temps. Déjà la dernière lecture s'achève, les lumières se rallument, le public commence à sortir. Je me crame la tuyauterie avec une Deep-Cannelle rehaussée de paillettes d'or, avant de rallier une chambre calme dans une maison calme d'un quartier calme d'une banlieue calme. Bref, dodo.

Le dimanche, c'est dédicaces. La 200ème est tombée. Son heureuse bénéficiaire apparaîtra dans mon prochain roman.
Quant au défi David Foenkinos, il court toujours.

Pour les dédicaces, rendez-vous à partir de ce vendredi 1er novembre au Salon Fantastique de Paris.
Pour les concerts, ça attendra le mois de décembre.

Commentaires

  1. Bravo !
    Je ne connaissais pas les Deep Ones, et je ne sais pas s'ils ont inventé ce concept de lecture en musique, mais j'adhère totalement à l'idée. Il y a peut-être là un superbe moyen de transformer la littérature en spectacle vivant.
    Bref, merci pour ce billet.

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup pour votre prestation! Un moment magique passé en votre compagnie, emportés par la musique et la littérature! Je viendrais aux prochains concerts, c'est sûr :D !

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire