Il y a des moments comme ça, où l'on s'est fait mal à la gorge à force de gonfler la voix pour signifier à une descendance récalcitrante que, oui, quand on dit qu'il faut arrêter de manger du chocolat, ça exclut d'en prendre un dernier, et que non, tu ne bois pas du coca maintenant ; des moments où l'on voit le jour décliner en sachant que le lendemain sera difficile, surtout au bureau... bref, des moments où l'on donnerait beaucoup pour s'offrir juste un petit bond dans le passé et revenir au week-end.
Pour faire court, Trolls & Légendes, c'était super.
Si on veut chipoter, on arguera bien sûr que le temps ne s'est pas montré très coopératif, et que couplé à un goulot d'étranglement à l'entrée, ça a fait patienter certaines personnes dehors pendant une heure et demie, sous la pluie et dans le vent froid. Ou bien que, dans une énième file d'attente pour échanger des euros contre des jetons de nourriture, une visiteuse qui s'apprêtait à manger après avoir refait la queue disait, sourire aux lèvres : "Il aurait fallu appeler ça Trolls & Files."
Bon.
J'avais la chance d'arborer un bracelet gris d'exposant qui m'a permis d'entrer par l'arrière du bâtiment, d'attendre moins à la buvette, et de ne pas payer mes passages aux toilettes. Mon expérience s'est donc révélée moins douloureuse.
Pour moi, le festival a commencé le vendredi, par un déjeuner en tête-à-tête avec la supergentille Fred, dans la brasserie en face du Lotto Mons Expo, qui produit la fameuse Cuvée des Trolls et s'occupe aussi du catering sur place. Ce qu'il faut en retenir : "Ils sont bizarres, ces Belges, ils sourient et ils laissent passer les piétons !"
Ensuite, un tour par Binche, le temps de poser mes valises chez mes hôtes, et retour à Mons pour le concert.
Que dire, sinon merci la Horde, merci Feuerschwanz, merci le Naheulband ? Armée de mon bracelet magique, j'ai pu dire bonjour à John, Ghislain et Tony avant l'ouverture des portes, et ça, c'est toujours bon à prendre. La soirée qui a suivi s'est révélée fidèle à ce que l'on pouvait en attendre : une ambiance au-delà de l'atomique, avec un public qui reprenait en chœur la moindre chanson, la moindre pub Naheulbeuk.
Fille des deux rives, mon troisième roman, le tout dernier à l'heure actuelle, sortait officiellement le lendemain samedi. Il est tout beau, comme j'ai pu le découvrir en arrivant sur le stand.
(on procèdera quand même à de menus ajustements avant le prochain tirage, par vil perfectionnisme – ce qui signifie que cette version-ci deviendra collector)
Le lancement s'est bien déroulé. Pour faire simple, il suffit de préciser que j'avais fait imprimer 24 cartes à l'effigie de la couverture, et qu'il n'en restait plus une seule, avant même mon départ. Je pense que ça nous fait un bon bilan ! Du côté des dédicaces, j'ai vite trouvé un motif pour accompagner mes griffouilles : autant, pour L'Ouroboros d'argent, je suis rodée à la trace de papatte, autant j'ai mis des miroirs un peu partout sur Fille des deux rives.
Plusieurs visiteurs se sont également déclarés impatients de voir sortir La dernière fée de Bourbon. Pour ça, il faudra attendre septembre.
Mais bien entendu, je n'étais pas seule à Trolls & Légendes. Le hall d'expo est vaste, et il faut encore ajouter l'espace extérieur. Le tout décoré, coloré, animé, et plein de monde.
Ce qu'il faut en retenir : le disco troll, ça pique, mais alors le slow troll, ça atteint des niveaux d'indicible carrément lovecraftiens, à perdre 1D10 de SAN par minute d'exposition.
Je ne tenterai pas de citer toutes les personnes que j'ai eu le plaisir de revoir sur place, parce que je n'ai aucune chance d'arriver au bout sans en oublier ; donc je me contenterai de quelques figures marquantes :
- Indy, le vaillant camarade qui m'a hébergée spontanément, alors même que nous ne nous étions pas revus depuis une dizaine d'années, et dont j'ai rencontré la très charmante compagne.
- L'équipe du stand Mythologica : les Thomas, les Élodie, Nathalie et ses filles. Pendant un week-end, j'ai eu l'impression que nous fonctionnions comme une petite famille.
- Florent Maudoux, avec qui la complicité ne se dément pas (même si son succès l'enchaîne un peu à sa table de dédicaces). On a beaucoup parlé, surtout de Freaks' Squeele, sa série de BD qui se terminera au tome 7, programmé à la fin de l'année chez Ankama. Florent a beaucoup de projets dans cet univers, entre spin-offs et développement transmédia. Pour faire simple, il n'a pas fini de nous couper le squeele, et c'est tant mieux !
- Soudain, un Welf sauvage apparaît. Cri de joie, course, bousculade (désolée à nos voisins d'Elenya Éditions qui m'en veulent sans doute encore un peu), embrassade. Le genre de retrouvailles qui fait réaliser d'un coup qu'il faut voir les gens qu'on aime, en vrai, parce que Skype ne suffit pas.
Cette liste restreinte ne doit surtout pas minimiser la joie que j'ai eue à revoir tous les autres. Plus le temps passe, plus je me rends compte que j'aime sincèrement plein plein plein de monde dans ce milieu. Pourtant, je n'ai échangé que quelques mots avec la plupart des gens, et il y en a à qui je n'ai même pas réussi à dire bonjour. Le lot habituel de frustrations en salon.
Je suis partie avant la fin, remballant à 17h le dimanche parce que je devais encore rentrer chez moi, toute seule au volant de ma voiture, avec de la fatigue plein les pattes et du monde qui m'attendait à la maison.
Et me voici, avec le blues des lendemains de moments magiques. J'aimerais vivre plus souvent cette ambiance, et moins celle du bureau...
(gros soupir)
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