Livre Paris, schizophrénie

D'un côté, la polémique : le salon du livre change de nom, prétend se renouveler, mais reste au fond une immense librairie avec quelques animations... sauf qu'il faut débourser pas moins de 12 eurobrouzoufs pour y entrer.
De l'autre, l'envie : sur ce salon viennent des visiteurs que l'on ne voit pas dans les autres festivals, donc ça reste une occasion unique de les rencontrer, d'échanger (et éventuellement de leur dédicacer des livres, mais c'est un bonus, pas une obligation).


Mais en toute honnêteté, je ne me suis pas posé la question : je suis allée à Livre Paris, voilà.
Cette année, les petits éditeurs de l'imaginaire étaient presque tous rassemblés dans les allées S, T et V, créant une sorte de village fantastique, un salon dans le salon qui reconstituait nos ambiances habituelles de festivals spécialisés. Tout ceci a engendré une fort curieuse dichotomie entre :
  • la majeure partie du hall, gros stands encombrés où l'on jouait des coudes pour avancer, avec des employés hyper professionnels et des auteurs dédicaçant beaucoup, contrastant avec des petits stands où l'on attendait le chaland en ayant l'air de s'ennuyer ferme.
  • le coin de l'imaginaire, où ça discutait, pique-niquait, voire prolongeait l'apéro toute la journée (les intéressés se reconnaîtront), grands signes et échanges de grimaces d'un stand à l'autre, bref, la joyeuse cour de récré qui se reconstitue à chaque fois que l'on réunit autour des mêmes allées de grands enfants qui se connaissent presque tous entre eux.
Je schématise, heureusement. Tout le monde n'était pas triste en littérature générale ; mais sérieux, oui, sans doute. Jean-Claude Dunyach a même proposé d'organiser une zombie walk pour les dérider.

Toujours est-il que ce salon aura été pour moi l'occasion de mettre un visage (un vrai qui bouge, avec une voix, pas juste une photo de profil) sur quelques noms, à commencer par des auteurs du Chat Noir comme Clémence Godefroy ou Vincent Tassy ; et aussi de rencontrer de nouveaux lecteurs, dont certains ignoraient, par exemple, l'existence du Salon Fantastique de Paris. Maintenant, ils savent.
Donc, s'il ne s'agissait que de moi, malgré une nouvelle dose de fatigue dont mon corps plus tout à fait de première fraîcheur se serait bien passé, l'expérience aurait juste été chouette.
C'est toujours bizarre, ces moments où on est content d'un truc (événement, sortie, exposition, film, lecture) dont beaucoup de gens ont des raisons tout à fait valables de se plaindre. Livre Paris doit changer, vraiment, pour arrêter de décevoir ses visiteurs ; mais de mon côté de la table, le week-end a été agréable et enrichissant.

Nous aurons ainsi découvert que Francis Lalanne ne dédaigne ni les stands de l'imaginaire, ni les petits apéros en bonne compagnie.

Estelle Vagner dédicaçant son roman pour Francis Lalanne.

Et puis j'ai croisé les Bogdanoff qui avaient l'air de fort bonne humeur, et remonté une file de 4 kilomètres de long au bout de laquelle Bernard Werber dédicaçait (du côté de la littérature générale, évidemment).

Ah oui, j'oubliais :
Tout le monde aime Nabil Ouali. C'est important.

Commentaires

  1. Fichtre, donc en tant que "pure visiteur", j'ai bien fait de ne pas venir... ;)
    Merci pour ce petit retour tout plein de fraîcheur et pas vraiment étonnant en soi.
    (j'ai plein plein plein de retard dans mon suivi de blogs, promis je rattrape et laisserai des commentaires le prouvant dès que j'aurai un peu de temps)
    (ce qui pourrait arriver vite : j'avais prévu de passer des heures au jardin ce week-end mais la météo annonce un temps pourri)

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