Et vous, ça va ?

*ouvre la porte*
*cherche l'interrupteur*
*souffle sur la poussière*
*tousse*

Ah oui, quand même, ça faisait plus de six mois que je n'étais pas passée dans le secteur. Ça va bien, vous ?

L'autrice au soleil dans un jardin.
Moi ça va. Plus ou moins.

Du côté de chez moi, l'année 2021 s'est terminée sur un super moment aux Utopiales, mais aussi sur une bonne grosse panne d'écriture. Impossible de m'y mettre, à part pour sortir péniblement deux phrases moches. Était-ce la fin de ma carrière d'écrivaine ?
J'étais tellement dans cet état d'esprit que la motivation me manquait aussi pour m'occuper de ce blog ou de mes réseaux sociaux "pros".
C'est peut-être réellement le début de la fin, remarquez. Les questions existentielles n'ont pas fini de me tarauder. Cependant, le début 2022 a apporté dans ses cartons un événement qui ne s'était plus produit depuis des années.

J'ai signé un contrat d'édition pour un roman.

L'air de rien, L'Enceinte 9 est paru il y a deux ans et demi, et la promesse de publication que j'avais sous le coude pour un autre roman cher à mon cœur a été mangée par la crise Covid. Donc sortie du désert, champagne et cotillons !

Rouge-gorge dans l'herbe
Et Bee. Forcément Bee, puisque c'est lui la star.

Bref, on en reparle à la fin de l'année, quand on aura fait la direction d'ouvrage, établi la date de sortie, la couverture... et changé le titre. C'est un problème. J'ai beau comprendre pourquoi il faut en trouver un nouveau, j'aimais beaucoup mon titre. Cela dit, à force de me faire à l'idée, j'ai un peu réfléchi et il faut que j'envoie ma proposition à l'éditrice.

Comme par hasard, après ce petit miracle, j'ai réussi à terminer le premier jet d'un projet parallèle lancé l'an dernier "pour me débloquer" et qui avait fini coincé comme les autres. Ce texte-là n'a pas vocation à relancer ma carrière, il reste dans mes disques durs. Mais il est écrit. Youhou.

Reste un gros morceau : Rouge Canon, le gros projet uchronique qui traîne depuis plus de trois ans et n'a toujours pas trouvé sa conclusion. Comme tous les gros morceaux, plus j'avance dessus, plus il me fait douter. Est-il vraiment intéressant ? N'ai-je pas juste collé sur les angoisses existentielles d'une poignée de personnages un vague vernis historique, le tout n'étant appelé à plaire à personne ? Mais comme il n'est pas dit que je laisserai les personnages me squatter la tête jusqu'à la fin de mes jours, méthode et discipline : j'ai profité du Camp NaNoWriMo d'avril pour ajouter plus de 80 000 signes au manuscrit. Une bonne partie finira à la benne, mais ce qui compte, c'est d'avancer. Même sous Covid (car j'ai été covidée en avril, histoire de pimenter les choses).

Nouvelle motivation pour aller au bout de Rouge Canon : j'ai deux idées de romans sur lesquelles j'ai très envie de travailler. Les fichiers de préparation sont créés, il y a un peu de texte dedans, des idées en vrac, mais avant de me lancer dans la rédaction de l'un ou de l'autre (voire des deux en parallèle si je me sens vraiment d'attaque), je m'impose d'avoir fini le premier jet précédent.

Texte :Combattant pour la liberté des mages, il voit débouler une inconnue qui l’appelle « papa » et remet en cause ce pour quoi il se bat. Il doit gérer le déchirement entre le rappel du passé qu’elle représente, les bâtons qu’elle lui met dans les roues, l’amour paternel qu’il a envie d’éprouver pour elle et les menaces bien réelles sur sa propre sécurité. Motivation : la liberté pour les mages, et la vie sans contrainte pour les Malbay. Le bonheur de Selma, faute d’avoir pu assurer celui de Dina. But : renverser le gouvernement français, ce serait déjà bien. Obstacles : la loi, les autorités, la maladresse de Selma puis son opposition franche. Épiphanie : quoi qu’il fasse, ce ne sera jamais sa fille et il doit l’aider à rentrer. Accepter qu’elle a beau venir d’ailleurs, elle a peut-être un peu raison.
Mais ça me travaille un peu, quand même.

Et la reprise du blog, me direz-vous ?
Déjà, ça fait plusieurs fois, notamment sur Twitter, que passe une question, ou un sujet en général, sur lequel j'ai envie de m'épancher en plus de 280 signes sans forcément en faire un thread. Le blog serait parfait pour développer tel ou tel thème, donc j'y pensais, sans pour autant arriver à me motiver à le faire.
Et puis, le drame.
Un imbécile de pirate s'est servi dans une liste de mots de passe qui avaient fuité. Je savais que le mien était dedans, donc je l'avais changé partout... sauf pour une vieille boîte à mails. À laquelle l'énergumène a pu accéder. Et iel a brute-forcé dedans des demandes de changement de mot de passe pour tous les gros sites sur lesquels j'aurais pu avoir un compte. Pour faire bonne mesure, iel m'a laissé un message de type "arnaque à la webcam faussement piratée" qui n'a trompé personne puisque je travaille dans le Web.
Au lieu de lui envoyer des sous, j'ai porté plainte.
Mais iel a quand même fait supprimer mon compte Meta.
Plus de Facebook, plus d'Instagram. La page pro sur Facebook survit car elle avait d'autres administrateurs (prévus au cas où il m'arriverait quelque chose) mais pour le reste, je perds plus de six cents contacts et dix ans d'historique.

Alors on se pose, on prend du recul. On se rend compte que l'addiction n'en est pas vraiment une, puisqu'on ne ressent pas de réel manque quand le réseau passe hors d'atteinte.
Et on retourne chercher le blog.

Bref.
Et vous, ça va ?

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